Le fascisme ne passera pas ?
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Prix du public au Festival d'Angoulême 2018, Dans la combi de Thomas Pesquet, de Marion Montaigne, couronne un talent original. Dix ans après la création de son blog « Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) », adapté en animation pour Arte, la jeune femme concocte un réjouissant cocktail de science et d'humour où l'on apprend plein de choses en rigolant beaucoup.
Celle qui fut aussi la complice des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon pour « Riche, pourquoi pas toi ? » revient à ses amours scientifiques et reconstitue le parcours du spationaute Thomas Pesquet depuis l'enfance jusqu'à l'ISS. Si elle avoue avoir pas mal brodé pour ce qui concerne les jeunes années de Thomas Pesquet, on voit à quel point elle s'est documentée pour restituer avec rigueur et exactitude toutes les phases (largement plus prosaïques que glorieuses) de l'entraînement du futur astronaute.
On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture — parfaitement hilarante — des 205 pages de son album, qui n'évitent aucun détail grâce au regard décalé et très ironique de Marion Montaigne. Des analyses médicales nombreuses et fort éloignées de l'image héroïque de la conquête spatiale, en passant par les petites — et grosses — misères de l'impesanteur, sans oublier le personnage récurrent de Buzz Aldrin ou les gags à propos de l'idolâtrie entourant Youri Gagarine, le mythe du superman est savoureusement déboulonné de son piédestal.
Nous rappelant par exemple « qu'avec la gravité, une combinaison spatiale pèse le poids d'un poney shetland mort (145 kg) » ou les conséquences… odorantes d'un oubli de chaussettes de rechange pour les spationautes qui font deux heures de sports par jour dans l'ISS ! On apprend aussi beaucoup, en s'amusant énormément, sur les coulisses de ce monde fermé où tout ou presque est à inventer, ce qui provoque maintes situations cocasses ou absurdes.
De plus, les spationautes, tout scientifiques et rigoureux qu'ils soient, n'en sont pas moins des humains qui ne rechignent pas à une franche déconnade s'ils en ont l'occasion ! Un moyen de relâcher la tension inhérente à des missions extrêmes et au confinement dans un espace réduit où il est impossible de s'isoler.
Marion Montaigne livre une double lecture, en décrivant l'entraînement et la vie « quotidienne » peu banale de Thomas Pesquet, et en faisant un pas de côté nous décrivant, par exemple, les « pensées » du système de survie de la station qui frise le burn-out, de la difficulté de livrer le courrier dans l'espace. Elle se moque aussi avec à propos des questions rabâchées par certains journalistes ou de la version hollywoodienne d'une sortie dans l'espace où on ne sort pas en deux minutes avec son cabas afin d'aller acheter du pain pour s'apercevoir qu'on a oublié les clés à l'intérieur…
Ni Star Wars, ni Gravity et encore moins L'étoffe des héros, il se passe pourtant plein de choses passionnantes, complexes et ridicules Dans la combi de Thomas Pesquet.
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