
Droits LGBTI et syndicalisme, quelles fiertés pour la CGT ?
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« Luttes queer, féministes, antiracistes : contre les frontières, faisons bloc ! » C'est le mot d'ordre de cette 31e Marche des Fiertés. Cette année, à Rennes, entre 7 200 personnes, selon la police, et plus de 13 000 personnes, selon Iskis, le centre LGBTI+ (lesbiennes, gays, bi, transgenres, intersexes…), ont battu le pavé pour réclamer l'égalité des droits. Toutes et tous se sont retrouvées au Village des Fiertés, installé esplanade Charles de Gaulle, avant de défiler en centre-ville en début d'après-midi et revenir au Village vers 17 heures.
Ni la pluie ni la crainte des intimidations réactionnaires n'ont eu raison de la mobilisation. Le local d'Iskis a été dégradé deux fois cette année : durant le week-end de Pâques puis dans la nuit du 3 au 4 mai. Deux attaques qui s'inscrivent dans un contexte local et national de regain d'hostilité à l'égard des personnes LGBT (en 2024, les infractions anti-LGBT ont bondi de 13 %, selon SOS Homophobie). L'association a porté plainte et ne compte pas baisser les bras. Un dispositif de sécurité a veillé au bon déroulement de la journée.
Plusieurs collectifs ont pris la parole pour rappeler les revendications portées. Le char décolonial et antiraciste a ouvert la marche dans une ambiance festive « Pride Carnival », rythmé par la DJ Sugar Tantine.
Mickaël et Philippe, deux militants CGT qui tiennent le stand du syndicat, s'inquiètent d'un « contexte européen et mondial réactionnaire et préoccupant » pour toutes les personnes minorisées, traitées comme des « boucs émissaires ». Mickaël coanime le collectif LGBTQIA+ de la CGT 35 et Philippe en est un membre « historique ». « Cela fait plus de quinze ans que les droits LGBT sont pris en compte dans les valeurs de la CGT, au même titre que les violences sexistes et sexuelles et le racisme. Quand on arrive au syndicat, on est formé contre toutes les discriminations et les discours de l'extrême droite. »
Au sujet des discriminations au travail, « les témoignages recueillis par SOS Homophobie sont édifiants », souligne Philippe. Discrimination à l'embauche, carrières hachées, précarité, violences verbales et physiques, moins d'évolution de carrière, licenciements « insidieux »… « Le système professionnel est de plus en plus compétitif, il oppose et divise les gens, donc les minorités y perdent forcément », poursuit-il. Pour les deux amis, « les syndicats doivent se mobiliser pour les droits LGBT et il faut que cela se traduise en pratique par un meilleur accompagnement des salariés. Il faut plus de prévention pour sensibiliser le plus grand nombre, et inscrire la garantie des droits LGBT dans toutes les conventions collectives ».
En attendant la prochaine édition de la Marche des Fiertés, une journée d'étude pour une meilleure inclusion et pour les droits des personnes LGBTQIA+ au travail sera organisée par la CGT à la Bourse nationale du travail, à Montreuil, le 17 juin.
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