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Vanessa Paradis, Franz Ferdinand, Massive Attack, Stromae, Blondie, IAM, Shaka Ponk, Placebo… Ils seront tous là et bien d'autres, plus ou moins connus, pour faire guincher les festivaliers de Musilac, à Aix-les-Bains (73), de Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair (14), des Déferlantes, à Argelès-sur-Mer (66) ou de Garorock à Marmande (47).
À la question : comment devient-on programmateur, Paul Langeois, la petite quarantaine, cofondateur, il y a six ans, du festival normand, répond : « Il n'existe pas d'itinéraire type. Moi, depuis mes 18 ans, je m'occupe de concerts ; je gère une salle à Hérouville, pas loin de Caen. » À ses côtés, Claire Lesaulnier a créé sa société de production et pilote des shows dans les zéniths de Normandie. Pour Rémi Perrier, qui a créé, il y a treize ans, Musilac, « il faut aimer les groupes et le live ». Quant à Ludovic Larbodie, en charge de Garorock depuis dix-huit ans, il s'est occupé de plusieurs événements dans le Sud-Ouest, puis d'une salle de concert à Toulouse. Bref, on l'aura compris, ils ont avant tout le rock dans la peau.
Endroits magiques et têtes chercheuses
Les quatre festivals amis ont tous « la particularité d'investir des sites magiques, des lieux qui ont tous une identité », souligne Rémi. L'Esplanade du lac d'Aix, le château de Beauregard, dans le Calvados, le parc de Valmy d'Argelès et les anciens abattoirs marmandais. Les endroits valent le détour et les hébergements conséquents, comme à Marmande, où le camping peut accueillir 25 000 personnes. « Le festival, c'est une alchimie entre l'endroit et le public qu'il vise » pour Claire.
Alchimie aussi à trouver entre les vedettes et les découvertes. « Il y a quatre ans, nous avions programmé Seasick Steve, personne ne le connaissait, il a joué devant 25 000 personnes et les a toutes retournées ! », sourit Rémi Perrier. Faut dire que le bluesman californien de 70 printemps est génial (1) ! Du coup, cette année, il est programmé à Beauregard.
C'est le principe entre les quatre festivals : faire tourner les découvertes d'une année sur l'autre. Idem pour Samba de la muerte (tout un programme !), un groupe de pop normand qui, après Garorock, se produira cette année aux Déferlantes et à Beauregard. « C'est aussi notre rôle de promouvoir les groupes régionaux », rappelle Paul.
« Faut faire confiance aux programmateurs, c'est eux qui font la force d'un festival », résume Ludovic, de Garorock. « On va sur les festivals ; des sociétés de tournées comme Alias sont aussi des têtes chercheuses qui nous alertent », confie Rémi, de Musilac.
Évolution du métier
Qu'est-ce qui a changé dans le métier, en une vingtaine d'années ? « Les aspects techniques, répond Paul. Les exigences sont de plus en plus importantes. Il n'est pas rare d'avoir une fiche technique de 40 pages, pas toujours simple à respecter. Que ce soit pour la déco, les écrans, la lumière, même si le concert se passe en plein jour .» Et puis, les cachets des artistes ont explosé. Ils représentent aujourd'hui entre 35 % et 50 % du budget global, selon le festival. Mais bon, outre de belles trouvailles, il faut aussi des têtes d'affiche pour attirer les festivaliers et assurer l'événement.
Côté finances
Alors, comment financent-ils la venue d'artistes aussi prestigieux que UB40, M, Étienne Daho ou Détroit ? La réponse est unanime chez les programmateurs : le public ! Les quatre festivals sont assez indépendants quand la billetterie représente 80 %, voire 85 %, du budget global, qui oscille entre 2 et 3 millions et demi d'euros. Sur trois ou quatre jours, à raison de plus 10 000 personnes par jour, ça chiffre ! Le reste est financé par le mécénat, les deniers publics (ville, agglomérations, département, région) à hauteur de 5 % à 7 % et les sponsors – les entreprises locales avant tout. « Vu la crise, chacun se valorise », résume Paul Langeois pour Beauregard, qui compte près d'une centaine de partenaires privés.
Mais « c'est du stress », avoue le programmateur. « On vit toute l'année sur trois jours de festival. Beauregard est amorti avec la venue de 50 000 personnes ; s'il y en a 4 000 de moins, à raison de 40 euros par personne, on se retrouve avec 160 000 euros de déficit. »
Et on imagine que le stress, cette année, est d'autant plus important que les menaces sur les festivals d'été se précisent. Espérons que le ministre du Travail, en passe d'agréer l'accord sur l'assurance chômage, recouvre la raison et que les musiciens et techniciens régalent les festivaliers.
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