Procès Air France : triple peine pour quatre ex-salariés
La cour d’appel condamne quatre prévenus dans l’affaire dite des « chemises arrachées » à Air France. Une décision politique. Lire la suite
Selon Xavier Broseta – le désormais célèbre DRH sans chemise –, pour sauver Air France, il faudrait que les pilotes d'abord, puis les hôtesses et les stewards ensuite (et sans doute l'ensemble du personnel dans un troisième temps) fassent des efforts et acceptent de signer l'un des trois nouveaux contrats de la compagnie.
Ces contrats proposeraient soit :
Bizarrement, le DRH oublie de mentionner une dernière possibilité : le refus du salarié de signer cette modification substantielle du contrat de travail. Dans ce cas, le salarié pourrait être licencié pour motif économique, comme le prévoit le Code du travail. Cet oubli n'est pas un hasard.
Pour Xavier Broseta, il semble acquis que les salariés n'aient même plus de libre arbitre, ou que la peur du chômage soit une telle épée de Damoclès au-dessus de leur tête que personne ne pourrait refuser l'une des « propositions » de la compagnie aérienne.
À quelques semaines du référendum chez Smart, Air France, avec d'autres méthodes, expérimente un véritable chantage à l'emploi.
Est-ce une coïncidence si ces mesures s'inscrivent dans un contexte délétère en termes de droit du travail ? Ou peut-on voir dans les différents projets et rapports du gouvernement (Rebsamen, Combrexelle, Macron), qui attaquent frontalement le droit du travail, des signes d'encouragement pour le patronat pour mettre à mal les salaires et les acquis sociaux ?
Pourtant, ces « solutions » low cost pour les salaires n'en sont pas. En 1996, la compagnie avait mis en place une double échelle des salaires.
Les salariés embauchés après 1996 étaient payés 20 % de moins que les autres. Une mesure abandonnée suite à une mobilisation, en 2007. Presque dix ans plus tard, rien n'a changé.
« Les patrons, c'est comme Orangina. Il faut les secouer un peu, sinon nos revendications restent au fond », lançait un salarié d'Air France durant la manifestation du 22 octobre. De fait, malgré les intimidations envers les syndicalistes, malgré les interpellations policières, malgré le premier entretien préalable à licenciement d'un des syndicalistes interpellés par la police (des convocations sont prévues les 27, 28, 29, 30 octobre, les 2, 3 et 5 novembre), l'intersyndicale ne désarme pas. Elle a voté à l'unanimité, lors du CCE du 22 octobre, un droit d'alerte pour connaître précisément la situation financière de l'entreprise.
Et elle doit se réunir mardi 27 octobre pour faire le bilan de la mobilisation du 22, et tracer les perspectives de luttes à venir.
Affaire à suivre.
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