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Jeunes rebelles ou résignés ?

21 septembre 2014 | Mise à jour le 21 novembre 2016
Par

On a coutume de dire que l'état d'un pays se mesure à la situation qui est faite à sa jeunesse. En cette rentrée sociale, scolaire et universitaire, il est particulièrement opportun de prendre la mesure de la situation de la jeunesse en France, son état d'esprit et ses attentes.

Table-ronde avec :
Fabienne Ferrerons,
secrétaire nationale aux relations extérieures
de la Jeunesse ouvrière catholique (JOC)

Sophie Binet,
secrétaire de la CGT
William Martinet,
président de l'Union nationale
des étudiants de France (UNEF)
nvo : Comment se passe la rentrée pour les jeunes dans vos champs d'activité respectifs ?

William Martinet  Le contexte social et l'ambiance générale dans le pays pèsent évidemment sur l'état d'esprit des étudiants. Il y a de l'indignation chez eux, face aux engagements pris à leur égard et non tenus. Mais, plus largement, à l'encontre d'une société qui, théoriquement, les considère comme majeurs et responsables à partir de 18 ans, mais qui, dans les faits, les place dans une situation de non-droit à la protection sociale et à l'emploi.
En réalité, ce moment de vie essentiel pour eux se résume à un temps de précarité, à des difficultés pour faire leurs études et au sortir de ces études, difficultés pour trouver un emploi, avec 25 % de jeunes au chômage. Ce chiffre ne recouvre d'ailleurs qu'en partie la réalité, car au-delà de ces 25 %, nombre de jeunes connaissent une très grande précarité qui fait que l'âge moyen d'accès à un emploi stable est de 27 ans.

Constatez-vous de la résignation ?

William Martinet : Non, pas de la résignation, plutôt de l'indignation, mais qui ne trouve pas de cadre d'engagement qui leur permette de l'exprimer en mobilisation. Il y a une difficulté de la part des syndicats, y compris de la part de l'UNEF, à leur en offrir un pour les organiser dans des actions revendicatives. Mais dès lors qu'on leur propose des raisons concrètes de se mobiliser, ils s'engagent.

Fabienne Ferrerons : Je rejoins le constat que fait William. Nous parlons de la rentrée, mais en réalité, il n'y a pas eu vraiment de pause estivale pour la précarité des jeunes. Cet été, avec la JOC, nous avons rencontré de nombreux jeunes saisonniers qui n'avaient pas de contrats de travail, qui effectuaient des heures supplémentaires non payées, n'avaient pas de logement décent pendant la saison. Et leurs attentes sont malheureusement les mêmes : pouvoir vivre dignement, avoir un boulot et être respectés dans leur travail.
En juillet, nous avons réuni plus de 400 jeunes pendant cinq jours, pour « Rêver de nouveaux droits », Sophie Binet et Thierry Lepaon étaient d'ailleurs présents. Ils ne se résignent pas, non, ils continuent de rêver. Nous avons consigné leurs attentes et leurs espoirs. Les jeunes actifs ont rédigé une charte.

Sophie Binet : Nous avons la même vision de la situation des jeunes salariés, vision que nous avons pu confirmer lors de multiples échanges avec les organisations de jeunesse, depuis notamment la mobilisation contre le CPE. On peut ajouter que les « sas » de précarité et le temps d'insertion dans l'emploi ne cessent de s'allonger. Il y a ainsi une partie des jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi stable et qui n'entrent pas dans nos champs d'action respectifs. Ces échanges nous ont permis, par exemple, d'obtenir de premières avancées sur la question des stages en entreprise.

Les jeunes sont effectivement les premières victimes de la crise, alors que c'est la génération la plus qualifiée historiquement. Ainsi, ils sont soumis à des chantages permanents sur leur manque d'expérience professionnelle aux dépens de leur qualification. De fait, ce qui caractérise leur situation peut se résumer à trois mots : chômage, précarité, déclassement. À cela, il faut ajouter les discriminations qui frappent les jeunes femmes, particulièrement touchées par le temps partiel, et les salaires d'embauches de jeunes diplômés, très en deçà de leur niveau de diplôme.

Autre donnée que vous avez soulignée, la situation de non-droits dans laquelle ils se trouvent, avec une inquiétude que nous partageons sur l'exclusion d'une génération du droit commun et du cadre collectif de la protection sociale. Et s'agissant de la retraite, nous avions également alerté sur le fait qu'un jeune accédant à l'emploi à l'âge de 27 ans en moyenne, devra attendre 42 ans pour en bénéficier, soit environ à plus de 70 ans si l'on tient compte de la précarité.
C'est une génération qui sort progressivement des dispositifs de protection collective et qui, le sachant, ne va plus adhérer à ces dispositifs. Il nous faut donc trouver ensemble des formes de protection adaptées à leur situation. Autre exemple, les cas de jeunes sans emploi de moins de 26 ans qui n'ont pas droit au RSA, ni aux indemnités de chômage puisqu'ils n'ont pas encore travaillé. La CGT avait porté la proposition, que nous avions élaborée ensemble, d'un droit à la primo-inscription, qui aurait permis à un jeune n'ayant jamais travaillé s'inscrivant à Pôle emploi, de bénéficier d'un droit à indemnité pendant six mois. Ce qui fait défaut dans la période, c'est l'existence de perspectives, qui favorisent l'engagement dans les luttes, et c'est à cela qu'il nous faut travailler.

Le gouvernement a annoncé une augmentation du montant des bourses de 0,7 %, cela peut-il compenser la hausse du coût des études ?

William Martinet : Non, il faut rapprocher cette augmentation de 0,7 % de la hausse du coût des études, que nous avons évaluée à 2 %. Je crois qu'il faut avoir à l'esprit ce que constitue l'accumulation des difficultés à la rentrée pour un étudiant. Les frais d'inscription, la recherche d'un logement et son coût, le versement d'une caution, autant de problèmes qui, loin de l'autonomie rêvée, se traduisent par une période de galère. L'augmentation du coût de la vie conduit à une précarisation chaque année plus forte des étudiants. Ainsi, si l'on compare le coût des études au revenu médian en France, il est passé à 47 %, soit 800 euros par mois environ. Les salaires des parents stagnant, il est de plus en plus difficile de financer les études.

C'est une dégradation inquiétante de la situation salariale des étudiants. Si la proportion des étudiants salariés est stable, de l'ordre de 50 % pendant l'année scolaire, la proportion d'étudiants qui sont obligés de travailler à plein temps pour financer leurs études est passée, entre 2006 à 2014, de 17 % à 30 %. Ce qui évidemment pénalise fortement les conditions d'études. D'autant que les étudiants n'ignorent pas qu'à l'issue de leurs études, ils devront faire face à un temps de précarité relativement long avant de trouver un emploi, s'ils en trouvent.

C'est un constat qui ne laisse pas le syndicat passif. La mobilisation de l'UNEF a permis d'obtenir du gouvernement un investissement de 200 millions d'euros qui permet à 150 000 étudiants d'accéder à une bourse ou de voir le montant de leur aide augmenter. C'est un investissement important, mais il n'est pas à la hauteur de la précarité qui frappe le milieu étudiant et encore moins de la promesse d'une allocation d'autonomie de François Hollande.

La question est maintenant de savoir si l'investissement va se poursuivre pour les prochaines rentrées. On est inquiet de la priorité accordée à la réduction des dépenses publiques. Au final, ce gouvernement, nous dit aujourd'hui qu'il va réduire son effort à l'avenir. Nous n'accepterons pas que le gouvernement, à mi-mandat, revienne sur l'engagement de donner la priorité à son action en direction de la jeunesse. Et si l'on veut mobiliser les étudiants, il nous faut le faire à partir de leur vécu et sur des revendications concrètes.

Sur le logement, par exemple ?

William Martinet : Oui, car c'est au moment où les étudiants découvrent les prix prohibitifs des logements, que le premier ministre annonce que sous la pression des lobbies immobiliers, les loyers ne seront pas encadrés, contrairement à ce que prévoyait la loi ALUR. Il faut savoir que, selon notre enquête, les loyers peuvent atteindre 900 euros à Paris et 500 à 600 euros en province. Un étudiant devra dépenser plus de la moitié de ses revenus pour le loyer. Sur cette question, la mobilisation a permis d'obtenir l'annonce d'un cautionnement solidaire accessible aux étudiants, ce qui ne règle pas le problème du logement mais réduit la difficulté de trouver un garant pour la location.

La JOC a engagé une campagne, en septembre 2013, sur les droits des jeunes. Vous aviez l'impression que les jeunes connaissaient mal ou pas leurs droits. Cela s'est-il vérifié ? Et cela a-t-il évolué ?

Fabienne Ferrerons : Nous avons en effet réalisé une enquête auprès de 6 500 jeunes et il en ressort qu'un jeune sur deux déclare ne pas connaître ses droits. Et, s'il ne les connaît pas, il ne peut les défendre. Et parmi ceux qui affirment les connaître, on constate que seuls 35 % d'entre eux parviennent à en citer un. C'est vrai pour le droit du travail mais c'est tout aussi vrai pour la Déclaration des droits de l'homme.

Or, nous considérons que ces droits sont à la base de ce qui fait notre dignité et, pour la JOC, connaître ses droits, c'est un premier apprentissage de la citoyenneté. À la suite de notre rassemblement en juillet nous avons pu établir des propositions émanant des jeunes actifs, des jeunes en formation, des jeunes en alternance, des étudiants et des scolaires. Avec une proposition commune sur l'apprentissage au droit du travail tout au long de la vie, qui devrait être réalisé par l'Éducation nationale pour 69 % des jeunes interrogés.

Ce qui a conduit la JOC à formuler la revendication de cet apprentissage durant tout le parcours scolaire et universitaire. 28 % des sondés pensent que les syndicats doivent les aider à connaître leurs droits. Nous avons donc sollicité et entrepris de signer des conventions, avec la CGT et la CFDT, et avons commencé de voir comment localement des équipes de la JOC et des unions départementales de syndicats pouvaient concrétiser ces actions, créer des outils communs pour mieux faire connaître les syndicats, comment en créer, etc. Les équipes de la JOC vont donc aller à la rencontre des jeunes pour recenser avec eux les problèmes auxquels ils sont confrontés et formuler des revendications.

Les étudiants aussi méconnaissent leurs droits ?

William Martinet : Oui, il y a deux problèmes pour les jeunes. Les droits qu'ils n'ont pas, comme le RSA ou les minima sociaux, et les droits qui sont d'une telle complexité qu'ils demeurent formels. Un exemple d'actualité : le ministère a décidé de fermer à compter du 1er septembre les serveurs chargés d'accueillir les demandes de bourses. Habituellement l'échéance était fixée à la fin septembre. Or, nombreux sont les étudiants qui arrivent à l'université sans avoir pu formuler leur demande avant et qui se trouvent dans l'impossibilité de le faire.

Cela va pénaliser les étudiants d'origine populaire, qui ignoraient le plus souvent qu'il faut déposer une demande au mois de mai, ou qui pensaient ne pas réussir leur bac, ou encore qui hésitaient à envisager des études supérieures. Il y a un besoin évident d'accompagnement des jeunes dans l'apprentissage de leurs droits. C'est le cas, par exemple, de l'aide à la complémentaire santé, dont 20 % d'étudiants ne bénéficient pas. Le décret du ministère de la Santé fixe de telles contraintes pour l'établissement de la demande, que peu d'étudiants peuvent finalement y avoir accès.

Si l'on vous entend bien, la plupart des jeunes entrant dans une entreprise ne connaissent pas leurs droits. Comment la CGT répond-elle à ce besoin ?

Sophie Binet : La question des droits est décisive pour la CGT. Face aux tentatives d'individualiser les négociations sur le salaire, le contrat de travail, il est aussi important de rappeler l'existence de droits collectifs et la nécessité de l'action collective pour leur défense et la conquête de nouveaux droits.

Nous avons adopté, lors de l'assemblée de rentrée de la CGT, un plan de déploiement en direction des jeunes autour de cinq axes qui ont tous en commun la question des droits des jeunes.
Le premier levier de notre plan vise précisément l'accueil des jeunes dans l'entreprise. Les syndicats CGT le faisaient naturellement. Or, aujourd'hui la diversité des statuts, intérimaire, alternant, stagiaire, apprenti… constitue une difficulté. Nous avons donc décidé de réaliser plusieurs guides afin de couvrir l'ensemble des situations des jeunes qui arrivent dans l'entreprise.

Deuxième priorité, développer les expériences que nous avons initiées avec l'UNEF en direction des étudiants salariés. Le patronat tente en effet d'utiliser les étudiants salariés pour faire du dumping social et les opposer aux salariés. On l'a vu lors des conflits sur le travail du dimanche.

Nous avons mis en place des permanences « étudiants salariés » dans des locaux de l'UNEF au sein des universités de Lille, Angers et Reims. Le retour est très positif en termes d'accueil et même de syndicalisation, à l'UNEF comme étudiant et à la CGT comme salarié. Notre but est maintenant de formuler des revendications pour des droits spécifiques qui protègent les étudiants salariés au travail, et notamment pour éviter qu'ils soient mis en concurrence avec les salariés de l'entreprise. Par ailleurs nous portons avec l'UNEF et la JOC la revendication d'une allocation d'études afin que les étudiants ne soient plus obligés de travailler pour les financer.

Troisième dispositif, conçu à partir de l'initiative de la JOC, visant à informer les jeunes scolarisés sur le droit du travail : nous avons réalisé des modules de sensibilisation d'une journée sur le rôle du syndicat, journée au cours de laquelle les jeunes sont mis en situation de défendre des cas précis, contre des discriminations ou de la pénibilité au travail, par exemple, en utilisant le droit du travail. Ces modules sont mis à la disposition de nos structures départementales afin de répondre aux sollicitations des organisations de jeunes.

Dans le même esprit, nous créons une formation à l'intention de nos organisations pour les accompagner dans la réalisation du plan de déploiement en direction des jeunes. C'est pour nous essentiel : nous avons un problème démographique, 50 % de nos syndiqués ont plus de 50 ans, ils sont plutôt dans les grandes entreprises, généralement en CDI, peu de cadres et plus d'hommes que de femmes. Et si les jeunes s'engagent dans divers mouvements et initiatives, seuls 10 % sont prêts à se syndiquer. Nous avons donc un sérieux effort à faire pour être la CGT de tout le salariat. Nous réfléchissons également aux moyens de favoriser la promotion de jeunes à des responsabilités syndicales et d'anticiper sur le retour.
Enfin, cinquième objectif, renforcer notre cadre de travail avec les organisations de jeunesse.

Chacun a pu noter que les idées développées par le FN exercent une certaine influence parmi les jeunes. J'aimerais avoir votre sentiment à ce sujet.

Fabienne Ferrerons : Cette question nous préoccupe. En 2010, nous avions fait une étude auprès des jeunes et il en était ressorti que 75 % d'entre eux ne se sentaient ni respectés, ni reconnus par les partis politiques et manifestaient une forte défiance à l'égard des institutions.

Les motifs de frustration sont nombreux, il faut cependant s'interroger sur les raisons pour lesquelles c'est vers les organisations d'extrême droite qu'ils se tournent. Ces organisations se sont donné de jeunes élus et dirigeants qui suscitent une certaine sympathie. En tant qu'organisations de jeunesse, nous devons nous remettre en cause. Comment répondre à leur attente de changement concret dans leur vie et leur travail ?

William Martinet : Il faut rappeler que notre maturité politique est née dans un contexte de défiance à l'égard du politique : « La droite et la gauche, c'est pareil », « les politiques ne s'occupent pas de nous », « le FN, on n'a jamais essayé » C'est dans ce contexte que l'extrême droite a pu développer son influence dans la jeunesse, en affichant des projets et des perspectives, qui sont pour nous détestables, mais qui peuvent apparaître comme une alternative.

Ce qui nous paraît le plus inquiétant, c'est que la dynamique de l'extrême droite n'est pas tant dans ses bastions traditionnels que dans des universités comme celles de Nancy, de Metz ou d'Arras, situées dans un environnement populaire. Et la réaction à cette influence grandissante est plutôt faible. Il y a à l'évidence une perte de repères et une difficulté à organiser la riposte.

En 2002, c'est la surprise provoquée par le score réalisé par Jean-Marie Le Pen qui avait suscité de puissantes manifs. Aux élections européennes, le résultat était attendu et n'a pas entraîné les mêmes mobilisations. C'est très inquiétant et nous avons abordé le problème autrement. Nous avions prévu un festival contre le racisme, nous avons décidé de l'organiser sur des revendications positives autour des questions de l'égalité, qui nous paraissent les plus susceptibles de rassembler la jeunesse dans sa diversité.

Pour rassembler la jeunesse dans sa diversité que comptez-vous faire ensemble ?

Sophie Binet : La CGT fonde ses relations avec les organisations de jeunesse sur la reconnaissance du droit des jeunes à s'organiser de façon autonome. Dans ce cadre, nous travaillons avec l'UNEF, la JOC, l'UNL, sans exclure d'autres coopérations possibles, et nous nous efforçons d'établir des convergences. Le rassemblement contre le CPE a constitué un laboratoire pour l'établissement d'une coopération durable entre les syndicats et les organisations de jeunes.
Nous travaillons aujourd'hui à l'élaboration de revendications qui croisent la formation et le travail, comme celles concernant les stages en entreprise. Les avancées obtenues sur les stages l'ont été grâce à une collaboration étroite entre nous. Lors du débat sur les retraites, nous avons également créé un collectif « La retraite, une affaire de jeunes » avec l'UNEF et la JOC, qui nous a permis de formuler des revendications précises des jeunes sur le droit à la retraite. Face au FN, notre objectif est d'ouvrir des perspectives qui rassemblent jeunes en formation et jeunes salariés.

Fabienne Ferrerons : Pour nous, il est important de travailler avec les syndicats, pour améliorer la connaissance des droits du jeune salarié et une meilleure défense collective de ces droits. Nous essayons de formaliser ces liens par des conventions, notamment avec la CGT.

Sophie Binet  : Il y a une collaboration de longue date avec la JOC, mais elle n'était pas forcément prise en compte par nos organisations. L'établissement d'une convention entre nous doit préciser le cadre et les modalités de notre coopération. Dans le plan d'action commun il y a donc trois aspects, le travail sur les droits du jeune salarié, avec l'édition de matériels sur les droits ; en second lieu, la question du syndicalisme et ce qu'il convient d'améliorer dans l'approche et l'accueil des jeunes à l'entreprise ; troisième axe, ce sont les contenus revendicatifs à partir des attentes relevées par la JOC auprès des jeunes qui s'apprêtent à entrer dans l'entreprise.

William Martinet : Nous partageons avec les syndicats de salariés les mêmes démarches dans la construction de rapports de force pour la défense collective des droits. À l'université, nous accueillons des jeunes qui vont être confrontés pour la première fois à l'engagement collectif et nous avons la responsabilité de produire une pédagogie de l'action collective. Je partage ce que dit Sophie, nous devons construire des actions les plus unitaires possibles dans le respect de l'indépendance et de la légitimité de chacun. À partir de cette réflexion et de ce travail en commun, il nous faut veiller à ce que nos organisations respectives dans les établissements, les entreprises et les territoires se rencontrent et travaillent ensemble. Il y a une culture des rapports à créer entre nos organisations.
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