Loi immigration : camouflet pour le gouvernement
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Ils peinent encore à réaliser le pas de géant qu'ils viennent de franchir : « Dans le climat de peur qui dominait chez Gaba GSI, ça a été très difficile de convaincre nos collègues de se mobiliser et plus encore, de se mettre en grève, mais heureusement, la CGT nous a beaucoup aidés à construire notre lutte et à la gagner », évoquent, encore émus, Alassane Fofana et Cheik Sako.
Employés de première ligne, ils travaillent depuis deux ans au sein de cet hôtel social de Bagnolet (Seine Saint-Denis) que l'Etat avait transformé en centre d'hébergement d'urgence durant la pandémie de Covid 19. Avec leurs 17 collègues, tous ouest-Africains, ils étaient sur-exploités et maltraités par leur employeur – Gaba Global Service International – qui leur imposaient jusqu'à 50 heures par semaine, y compris en nocturne et les week-ends pour assurer l'accueil, l'entretien et la gestion de ce centre pouvant accueillir jusqu'à 800 personnes. Déjà coutumier dans les retards de versement des salaires et dans le non-paiement des heures supplémentaires, le sous-traitant avait fini par ne plus rémunérer du tout ses 19 employés: « Au départ, il nous payait tous les deux mois, puis tous les trois mois et depuis mars, plus du tout », relate Cheïk Sako.
Sous contrat avec l'association Coallia – un acteur majeur de l'accompagnement social et de l'hébergement des personnes en détresse – le sous-traitant Gaba GSI avait pourtant obtenu 1,6 million d'euros pour assurer sa mission à l'Ibis Bagnolet. Mais, pressentant la non-reconduction du marché, le sous-traitant a tout simplement décidé ne plus payer ses employés.
Bien décidés à récupérer leur dû et leur dignité, Alassane et Cheik, soutenus et conseillés par la CGT de Seine-Saint-Denis, ont donc convaincu 8 autres collègues d'entrer en grève et de demander des comptes aussi bien à leur employeur qu'à son donneur d'ordre, Coallia, dont la responsabilité sociale était engagée.
Quinze jours de grève et de mobilisation quotidienne auront été nécessaires pour leur faire entendre raison : Côté sous-traitant, Gaba CGI a déjà été contraint de procéder au versement des arriérés de salaire. Mais il faudra le poursuivre en justice (la CGT a déjà saisi les Prud'hommes) pour obtenir le paiement des heures supplémentaires et les congés payés. Côté donneur d'ordre, Coallia s'est, quant à elle, engagée à délivrer aux 10 grévistes tous les documents nécessaires à leur régularisation, à leur fournir un accompagnement dans leurs démarches en préfecture et à les embaucher individuellement. Fiers d'avoir su relever la tête et de s'être battus pour leurs droits, les neuf grévistes savourent leur première victoire syndicale.
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