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EMPLOI

Emplois aidés : nouvelle réforme en vue

2 août 2019 | Mise à jour le 8 juillet 2019
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Le Conseil de l'inclusion dans l'emploi (CIE) prépare un changement d'envergure pour le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE), qui accompagne dans le retour à l'emploi les personnes qui en sont très éloignées. Lancé fin novembre 2018 et placé auprès de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, le CIE doit faire des propositions de réforme – le Plan ambition IAE – courant avril, dans la perspective de mesures législatives qui devaient être prises durant l'été.
Le CIE est issu de la loi Avenir professionnel (formation professionnelle, assurance chômage et diverses dispositions sur l'emploi) et remplace le Conseil national de l'insertion par l'activité économique.

Un secteur a priori bien vu 
du gouvernement

Le secteur de l'insertion par l'activité économique est a priori bien vu du gouvernement, qui ne l'avait pas particulièrement ciblé en 2017 au moment de la réduction subite des contrats aidés. Jugeant ces contrats « coûteux » et ­« ­inefficaces » en matière de lutte contre le chômage et d'insertion professionnelle, Muriel Pénicaud avait, dans la foulée, commandé un rapport sur la question à Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, un géant de l'entre­pre­neu­riat social.

Dans son rapport remis en janvier 2018, outre la création du CIE ou de nouveaux contrats aidés – les parcours emplois compétence (PEC) qui allient « emploi, formation et accompagnement » –, ce très proche d'Emmanuel Macron avait proposé de « s'intéresser au potentiel inexploité du secteur de l'insertion par l'activité économique ».

Le rapport Borello préconise un « pacte d'ambition » avec le secteur « pour qu'il embauche 25 000 personnes de plus par an », les financements publics supplémentaires étant conditionnés à « une amélioration de la performance et de la couverture du territoire ». Pour ce faire, l'IAE est invité à mutualiser ses quatre types de structures et à les faire grandir pour gagner en rentabilité. Dans le même esprit, ces dernières sont même incitées à créer des entreprises classiques pour employer les salariés sortant de l'accompagnement…

Comme un air de « big bang » qui ne passe pas

Depuis, la concertation s'est ouverte entre les représentants de l'IAE et le CIE. Mais elle finit par se tendre : la fédération Coorace (Coordination des associations d'aide aux chômeurs par l'emploi), Emmaüs France et la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars) ont jugé bon de réagir, via notamment une « contribution relative à la réforme de l'IAE » surtitrée « #pacteambitionIAE Les réseaux se mobilisent ». S'ils accueillent positivement la réforme, ils disent, par exemple, ne pas souhaiter un big bang pour « permettre à l'IAE de se recentrer sur les publics particulièrement éloignés de l'emploi et sortis des radars des services publics ».

Fait rare, la Cour des comptes vient d'apporter de l'eau au moulin de l'IAE dans un rapport qui mentionne son efficacité et l'intérêt pour l'État d'y investir : les personnes renouant avec l'emploi, c'est autant de RSA ou d'allocations chômage qu'il ne versera pas ; créant de l'emploi, le secteur participe à la croissance, etc. Pour autant, les réseaux de l'IAE sont favorables à des réformes… mais pas avec les idées avancées par Muriel Pénicaud.

Ainsi, alors que cette dernière veut faire entrer les entreprises privées dans le dispositif, la ­Fédération des acteurs de la solidarité préfère envisager un rappro­chement entre ces deux mondes pour faire sauter le plafond de verre dont sont victimes les personnes qui sortent de contrats d'insertion. Les employeurs traditionnels craignant de les embaucher, la fédération s'engage à poursuivre l'accompagnement sur les problèmes persistants (logement, qualification, formation…). Une façon aussi de dépasser préjugés et discriminations.