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Cinquante milliards de tonnes de sable sont extraites dans le monde chaque année, l'équivalent de 18 kg par habitant et par jour, soit neuf fois plus que la production de pétrole, selon le programme des Nations unies pour l'environnement qui alerte sur sa surexploitation. Si cette ressource épuisable et de plus en plus rare est si convoitée, c'est qu'elle est peu chère et surtout très utile à la construction, aux cosmétiques, aux peintures, aux nouvelles technologies ainsi qu'au maraîchage industriel. De sources officielles, la France en consommerait environ 353 millions de tonnes par an.
Au nom de la croissance économique et démographique, beaucoup d'élus et d'entreprises défendent fermement l'exploitation du sable, tandis que de plus en plus, les agences environnementales et les militants écologistes tirent la sonnette d'alarme. Car son extraction et son utilisation provoquent de nombreux dégâts sur l'environnement et la biodiversité. Extrait des carrières, des plages, des rivières ou des fonds marins, le commerce de sable entraîne pollution et assèchement des nappes phréatiques, destruction des espaces naturels, émissions de gaz à effet de serre, trafic routier, artificialisation des sols, etc.
Selon le journal Médiacité en 2021, la Loire-Atlantique était l’un des principaux producteurs en France. Nombre de projets d'ouverture, réouverture, de création ou d'extension de carrières sont d'ailleurs actuellement à l'étude. Des projets contre lesquels un collectif d'associations, Stop carrière 44, milite activement. L'association, La tête dans le sable (LTDS), installée à Saint-Colomban au sud de Nantes est l'une d'elles. Ses membres se battent depuis 2019 contre les extensions souhaitées par deux géants du sable, les cimentiers GSM Granulat et Lafarge Holcim, qui exploitent le sol de cette commune rurale de 3 500 habitants depuis 20 ans, à raison de 400 000 tonnes de sable chacun chaque année.
Cette année, LTDS a remporté une première victoire puisque les exigences environnementales ont officiellement fait plier Lafarge. Mais le projet GSM, soutenu par la municipalité en place et certains élus des alentours, est toujours en lice. Le carrier dont les droits d'exploitations arrivent à échéance, souhaite renouveler ses droits pour 20 ans et s'étendre sur 30 ha de terres agricoles. Des surfaces autrefois protégées par le schéma de cohérence territoriale, mais dont les exigences ont été revues à la baisse par les élus locaux. Alors que les résultats d'une étude Hydrologie, Milieux, Usages et Climat ne seront connus qu'en 2025, une enquête publique sur une modification du plan local de l'urbanisme et sur l'étude d’impact du projet s'est ouverte ce mois-ci.
D'autant plus qu'à Saint-Colomban, c'est la double peine. Carriers et maraîchers industriels avancent main dans la main. 30 % du sable, convoité notamment pour ses qualités drainantes, partent chez les maraîchers. Aussi, après une mobilisation contre l'accaparement des terres, de l'eau, du capital, au retentissement national en 2023, une nouvelle journée de désobéissance civile, coorganisée avec les Soulèvements de la Terre, a rassemblé 16 tracteurs et plusieurs centaines de personnes, ce samedi 28 septembre. Une journée sous haute surveillance puisque le préfet avait dépêché un hélicoptère, trois drones et au moins un escadron de CRS.
Comme les Scientifiques en rébellion et les paysans, l'union locale de la CGT Sud Loire, présente en avril dernier au chevet des travailleurs saisonniers du muguet exploité, a répondu à cet appel. « Nous sommes contre ceux qui exploitent les ressources et les travailleurs [mais] aux côtés de celles et ceux qui veulent une transformation radicale de nos sociétés et des productions qui répondent à nos besoins et non pas aux besoins des actionnaires », a clamé Ronan Lherbier, délégué syndical CGT. Idem pour les paysans qui s'insurgent contre ces hectares de terres nourricières laissées à nues par les carriers et transformées en mers de plastiques par « une monoculture destinée à l'export ». Tous dénoncent « un non-sens écologique » et revendiquent un modèle plus sobre. C'est le cas de Guillaume Planche, paysan, qui dit vouloir « nourrir les habitants avec les capacités du territoire. Pour cela nous avons besoin de polycultures et d'élevage ».
Dans une ambiance festive, le cortège s'est dirigé vers la carrière GSM, armé de pelles et de seau. Les manifestants ont chargé quatre remorques de sable stocké dans une exploitation maraîchère, qu'ils ont ensuite déposé devant les grilles de GSM. « Retour à l'envoyeur », ont scandé les militants. Puis à l'aide de mètres de bâches plastiques et de tuyaux d'irrigation « que le maraîcher enterre et broie dans un champ, après utilisation », déplore Martin Boileau, paysan, ils ont enfermé l'impressionnant dispositif des forces de l'ordre posté dans la carrière. Face à des CRS trop nombreux, une deuxième action symbolique contre l'extractivisme, aura finalement été avortée. Les militants sont convaincus que des alternatives existent. « Mais si on ne leur coupe pas le robinet du sable, jamais ils ne chercheront à produire et à construire autrement. » Le préfet de Loire-Atlantique doit se prononcer sur la demande de la société GSM avant la fin de l'année.
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