Le fascisme ne passera pas ?
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En effet, la France a accumulé un retard de plusieurs décennies sur la connaissance de l'autisme, et donc sur le dépistage, sur l'accueil des familles touchées, la prise en charge et l'intégration des personnes atteintes (notamment au niveau de la scolarisation, ce qui a fait condamner le pays pour discrimination).
Deux psychiatres, Léo Kanner et Hans Asperger, ont pourtant décrit l'autisme dès 1943 et 1944 et en indiquaient une cause innée. Le psychiatre et psychanalyste Bruno Bettelheim, signant en 1969 La forteresse vide pensait, lui, que l'autisme est acquis et que les mères en étaient responsables, théorie que les progrès de la recherche ont démantelée, l'autisme ayant des causes génétiques et neurobiologiques et n'impliquant donc aucunement les familles. Cependant, la théorie de Bettelheim a fait de très gros dégâts qui persistent encore dans l'esprit de certains et pèsent sur le regard porté sur l'autisme.
La différence invisible entreprend donc, avec subtilité, de faire changer les regards en nous contant l'histoire de la jeune Marguerite qui, à 27 ans, a toujours du mal à mettre le doigt sur ce qui expliquerait ses difficultés quotidiennes. Julie Dachez, qui signe ce récit mis en images par Mademoiselle Caroline, sait de quoi elle parle car elle-même a été diagnostiquée Asperger à 27 ans.
Le ton est drôle, tendre, mais aussi grave, puisque Marguerite souffre évidemment de ce qui est ressenti au mieux comme une inadaptation, au pire comme de la « mauvaise volonté » de sa part et que cela provoque tension et incompréhension dans sa vie professionnelle et personnelle. Marguerite/Julie n'en cache aucun aspect ni comment le diagnostic enfin posé sera la première étape d'une nouvelle vie.
Le récit est suivi d'un très pédagogique petit dossier et de ressources documentaires qui font de l'ouvrage une BD à la fois agréable, sensible et utile.
La différence invisible, de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline.
Éditions Delcourt 96 pages, 22,95 €
Bande-annonce du film Mary et Max de Adama Elliott dont l'un des protagonistes est Asperger :
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