Pas banal de tomber sur les œuvres éclatantes d'Hervé Di Rosa ou de Robert Combas dans un musée de facture plutôt traditionnelle comme celui Paul Valéry de Sète (34). Jusqu'au 14 novembre, les artistes de « La figuration libre » y trônent dès l'entrée.
Si les premières œuvres présentées sont gigantesques, elles ne sont pas les plus marquantes. Il faudra passer la salle consacrée à Paul Valéry – en n'omettant pas de s'y arrêter pour découvrir les manuscrits, documents et dessins qui nous éclairent sur le poète et l'écrivain – pour que les créations nous percutent par leur originalité.
« La figuration libre », mouvement initié au début des années 1980 par un groupe de peintres français (Robert Combas, Hervé Di Rosa, Rémi Blanchard, François Boisrond…), déborde d'énergie, tant dans les sujets abordés, les personnages mis en scène que dans les couleurs déployées. Le projet consiste à faire, selon Combas, une peinture « rigolote, libre et décontractée ».
Elle s'inspire de la presse rock, des BD ou du cinéma et interroge le quotidien, non sans humour. L'expo donne à voir de très belles œuvres d'Hervé Di Rosa (Magic Battle, L'attaque sur la rue du malheur ou Loin de Paris), de Combas (Istanbul, Commando suicide ou l'Epouvantail d'après-guerre) ou de Catherine Viollet.
Elle rassemble aussi celles d'artistes américains tels Jean-Michel Basquiat, Keith Haring ou Kenny Scharf, dont le meuble hi-fi pétant de couleurs et d'objets est des plus délirants. On ressort du musée guilleret par tant de libertés et de vitalités explorées, surplombant la Méditerranée et le cimetière marin, où reposent Paul Valéry et Jean Vilar qu'on ne manquera pas de saluer, sourire aux lèvres.
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