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Manifestation contre la réforme des retraites à Angoulême le 5 décembre 2019
Manifestation contre la réforme des retraites à Angoulême le 5 décembre 2019
Partout, à Paris comme en régions, la grève unitaire reconductible de ce 5 décembre pour dire non à la contre-réforme des retraites d'Emmanuel Macron a été massivement suivie par les salariés du privé comme du public et partout, les cortèges ont été particulièrement étoffés.
Dès demain vendredi 6 décembre les salariés sont appelés à se retrouver en assemblées générales pour reconduire le mouvement. Reportages à Paris.
Mouvements de grèves dans de très nombreuses entreprises du privé et du public, cortèges nourris dans toute la France : le pays n'avait pas connu une telle mobilisation du monde du travail depuis plusieurs années.Dans presque tous les secteurs en effet des mouvements de grève ont été votés.
Plus de la moitié des enseignants, plus de 85 % des conducteurs de train, des salariés de nombreuses entreprises privées, ceux des raffineries (sept sur huit), près des deux tiers des agents de la RATP, ceux de musées, bibliothèques, et de nombreux sites, des urgentistes, infirmiers et infirmières, éboueurs, pompiers, journalistes ou techniciens de Radio-France…
Tous étaient en grève ce 5 décembre avec d'autres, de même que des dizaines de milliers de salariés de la grande distribution et du commerce, des transports, des services publics territoriaux, des finances, mais aussi de l'automobile, de l'énergie, de la justice, des piscines, de la restauration… L'université de Toulouse était également fermée.
Dans plusieurs entreprises, comme à la RATP, par exemple, les salariés ont déjà décidé de reconduire le mouvement au moins jusqu'à lundi. D'autres votes doivent avoir lieu le 6.
Dans près de 250 cortèges, de Châteauroux à Roanne, de Marseille à Troyes, de Périgueux à Toulouse, de Guéret à Perpignan, de Bordeaux à Rennes, de Toulouse à Montpellier, Lille ou Lyon, de Brest à Limoges… plus d'un million et demi de salariés de toutes générations, toutes professions et toutes catégories sont descendues dans les rues. À Paris, quelque 250 000 manifestants ont été comptabilisés.
Unité
Le mouvement a été partout unitaire, à l'appel national de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires, des organisations lycéennes et étudiantes Fidl, MNL, UNL, Unef… . La CFE-CGC a elle aussi appelé à manifester et la CFTC a laissé ses syndicats libres de se rallier au mouvement.
Manifestation contre la réforme des retraites, cortège de Paris du 5 décembre 2019
Quant à la CFDT, elle demeure la seule confédération à ne pas avoir appelé à la mobilisation, contrairement à sa fédération des cheminots.
Les Gilets jaunes, réunis en « assemblée des assemblées » à Montpellier le 3 novembre, avaient eux aussi, au-delà de l'hétérogénéité du mouvement, voté pour rejoindre eux aussi la grève et les défilés.
Tous concernés
Les salariés l'ont compris : chacun est concerné. Et l'inquiétude sur l'âge de départ en retraite, sur le montant des pensions et sur le caractère aléatoire et risqué d'un système par points remplaçant un régime solidaire, s'ajoute aux colères accumulées contre les injustices sociale et fiscale, la croissance des inégalités, de la pauvreté, de la précarité, la fermeture de services publics, le démantèlement du droit du travail, la mise à mal de l'assurance chômage…
Massivement, le monde du travail rejette le projet Macron de contreréforme de notre système de retraites.
Selon un sondage Viavoice pour Libération réalisé mi-novembre, 89 % des sondés estiment que nous vivons une crise sociale. 87 % sont favorables aux actions pour la défense de l'hôpital, 62 % soutiennent les mobilisations pour les retraites… Et 75 % souhaitent que le gouvernement change de politique économique et sociale…
Échec des tentatives de divisions
Les tentatives de divisions, largement relayées par les grands médias, n'ont donc pas fonctionné. Car le gouvernement aura tout fait pour diviser les salariés entre ceux qui relèvent des régimes spéciaux et les autres ; diviser les générations, entre les très prochains retraités qui ne seraient pas directement concernés par sa contreréforme, et leurs enfants. Cela n'a pas pris.
Droits dans leurs bottes
Le gouvernement pourtant continue de se déclarer déterminé à aller jusqu'au bout, tout en avançant l'idée selon laquelle il y aurait encore des marges de négociations, mais pas sur le fond de sa réforme. « Nous ne calerons pas » va jusqu'à affirmer Gilles Le Gendre, patron des députés LREM. Selon lui, « aucun syndicat ne pense sérieusement » que le gouvernement « renoncera ». Il y a u quart de siècle, un certain Alain Juppé s'était dit lui aussi « droit dans ses bottes ». La détermination durable d'un mouvement unitaire en aura eu raison.
Beaucoup va donc se jouer dans la capacité des salariés et de leurs organisations syndicales à poursuivre et à amplifier la mobilisation.
La suite de la mobilisation
« La CGT appelle celles et ceux qui ne se sont pas encore mobilisés à le faire », invite la confédération dans un communiqué au soir de cette première journée. « Dans les entreprises, les départements et les communes, des Assemblées générales doivent s'organiser afin de décider collectivement des suites de la mobilisation et de ses formes d'actions ».
Une intersyndicale nationale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU, syndicats d'étudiants et organisations de jeunesse se réunira ce 6 décembre au matin « afin d'analyser la situation et de proposer d'autres temps forts interprofessionnels, dès la semaine prochaine ». C'est aussi le cas dans de nombreuses professions et dans la fonction publique. ..
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