L’hôpital est au bord du gouffre
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À l'appel de plusieurs syndicats (CGT-SUD-Unsa-FO), un archipel de rassemblements protestataires et revendicatifs s'est déployé sur l'ensemble de l'Essonne, devant les principaux hôpitaux publics.
« Nous nous sommes confinés pour vous soigner » ; « Nous avons beaucoup pleuré, sans jamais plier » ; « On n'a pas contracté le Covid, mais on a la rage » ; « Les masques, oui, le bâillon, non » ; « Nous exigeons de la reconnaissance, mais pas n'importe laquelle ».
Petit florilège de ce que l’on pouvait alors lire sur les pancartes et banderoles brandies par les « blouses blanches », ainsi que par les militants syndicaux de tous bords (cheminots, retraités, privés d'emploi, énergéticiens, salariés de l'industrie..) venus les soutenir.
Il faut dire qu'à l'heure du déconfinement, la situation locale laisse largement à désirer, comme au centre hospitalier Sud Francilien (Corbeil-Essonnes) où personnels et syndicats dénoncent, pêle-mêle :
Tandis que le Covid-19 essaimait ses victimes, rien n'a été épargné aux « premiers de corvée » durant ces trois mois de confinement et de lutte sans merci contre la pandémie. « Mais à l'arrivée, revoilà le monde d'avant, en pire », s'insurge une infirmière.
Très remonté contre le Ségur de la santé qu'il qualifie de « vaste fumisterie », car rien ne serait négociable au sein de ce dispositif, un médecin urgentiste dénonce quant à lui les fausses promesses du président Macron, autant que l'absence de plan massif d'investissement pour l'hôpital et de revalorisation des métiers de la santé annoncé début mars.
« Si l'hôpital était une banque, il serait déjà sauvé », « Santé et Social, malades du capital » indiquent d'ironiques pancartes devant les portes de l'hôpital de Longjumeau. Masquées et coiffées d'oreilles de souris, une centaine de soignantes tapent des tambours en rythmant leurs slogans.
Ici, l'humour et la caricature veulent conjurer le pire : la fermeture programmée de trois établissements hospitaliers (Longjumeau, Orsay et Juvisy) remplacés par un GHT (groupement hospitalier de territoire) censé surgir d'ici 2023 sur le plateau de Saclay. Mais qui réduira de près de moitié le nombre de lits sur cette zone.
« Sans compter les difficultés d'accès et de temps de trajet aux heures de pointe pour atteindre Saclay sur des axes saturés en permanence, ni la nature même de ce site que nous savons pollué », précise à notre micro Brigitte Gabriel, secrétaire générale de l'UL CGT de Massy.
En lutte depuis plus d'un an contre ce projet – qui s'inscrit dans la logique ou la continuité des plans Bachelot, Touraine, Buzyn – personnels hospitaliers, habitants, syndicats et divers élus de l'agglomération ont constitué un comité de défense des hôpitaux du Nord Essonne, baptisé « Touche pas à mon Hosto », pour porter leurs revendications. Notamment celles de réhabiliter ces trois hôpitaux de proximité et d'abandonner le projet de GHT à Saclay.
À l'épreuve du Covid 19, ces revendications ont fait la preuve de leur pertinence. Sauf que voilà : tandis que les « héros » en blouse blanche étaient en première ligne, la CGT de l'Essonne apprenait, à la lecture du journal Le Moniteur, qu'un contrat en PPP (partenariat public privé) de cinq ans entre Eiffage et le GHNE (groupe hospitalier Nord Essonne), pour la construction et l'entretien du futur hôpital Paris-Saclay, aurait été signé le 6 mai dernier. Montant de l'opération, 141 millions d'euros !
« Comble du cynisme, ce PPP a été souscrit en plein confinement, au moment où tout le monde s'interroge sur le devenir de notre système hospitalier », s'indigne Brigitte Gabriel en prenant connaissance de la lettre adressée par la CGT de l'Essonne à l'ARS afin d’exiger le retrait de ce contrat en PPP.
« Il serait honteux de persister dans un tel projet », conclut-elle en invitant les présents à rejoindre le rassemblement parisien devant le siège du ministère de la Santé, à Paris. Et à passer des applaudissements aux balcons à la solidarité concrète.
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