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Sous-traitance

FG Express Montpellier : licenciements par courriel

24 février 2020 | Mise à jour le 28 février 2020
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FG Express Montpellier : licenciements par courriel

C'est par mail que les 53 salariés d'un sous-traitant de Chronopost à Montpellier ont appris la rupture de leur contrat de travail, alors même que leur employeur n'avait pas encore déposé le bilan. La CGT s'est rangée à leur côté pour les défendre, exiger le paiement de leurs salaires et placer les donneurs d'ordre devant leurs responsabilités sociales.

« Je vous informe par ce mail que je dépose le bilan (…), je ne peux plus régler vos salaires ainsi que le gasoil. Il est donc inutile de vous présenter à votre poste. Je vous demande de restituer carte gasoil, badge mapping, et les véhicules lundi matin 9 h au siège social. » C'est par cette injonction laconique que les 53 salariés de FG Express ont appris lundi 17 février leur licenciement par le sous-traitant de Chronopost. Un coup de tonnerre dans un ciel déjà sombre puisque ces chauffeurs n'ont pas touché leurs salaires de janvier et février.

La CGT demande l'intervention des services de l'État

Les salariés, soutenus par la section FAPT-CGT de l'Hérault (fédération des activités postale et de télécommunication) de l'Hérault, ont décidé de déposer un recours en référé pour, au minimum, percevoir leurs salaires des mois de janvier et février et le paiement de leurs heures supplémentaires. Également soutenus par l'union départementale CGT 34, ils ont été reçus en préfecture le 20 février à l'issue de la manifestation contre la réforme des retraites qui a rassemblé 2000 personnes à Montpellier.

Les services de l'État ont d'abord confirmé que le nécessaire avait été fait pour que l'employeur dépose effectivement son bilan, le tribunal de commerce devant se prononcer ce lundi 24 février. La CGT a souligné au représentant des pouvoirs publics que « l'histoire a tendance à se répéter dans cette entreprise. Car les retards de paiement de salaires ont déjà été dénoncés il y a un an quasiment jour pour jour. »

La délégation CGT a insisté sur l'urgence principale du paiement des salaires dus. « Certains salariés ont déjà pris acte par courrier de la rupture de leur contrat de travail au tort de l'employeur pour pouvoir travailler ailleurs (principalement chez d'autres sous-traitants, mais chez les mêmes donneurs d'ordre). Pour autant, les entreprises donneuses d'ordre doivent prendre leurs responsabilités et elles doivent embaucher les salariés en “moyens propres” au sein de leurs effectifs. C'est possible et les bénéfices de ces entreprises sont là pour en attester. »

Conditions de travail délétères

À l'occasion de cette entrevue, la FAPT CGT a dénoncé les conditions de travail délétères imposées à ces salariés de la sous-traitante et exigé que les services de l'État (Emploi et Environnement) diligentent des contrôles, car « on voit des livreurs qui se livrent à de véritables parcours du combattant et gymkhana en plein centre-ville piétonnier. Entre tramway, piétons vélos. Se posent aussi des problématiques de travail dissimulé. Le paiement de presque toutes les heures supplémentaires se fait sous forme de prime panier repas et autres primes de découchage » explique la FAPT 34.

La CGT a proposé l'organisation de réunions tripartites entre organisations syndicales, entreprises donneuses d'ordre et préfecture « pour aborder les éléments relatifs à ce dossier et y amener ses revendications ». Pour Guillaume Griveau, secrétaire général de la FAPT CGT de l'Hérault, c'est en effet tout le système qui est à revoir dans le secteur de la messagerie. « 95 % des livraisons de Chronopost, DPD, Orange ou encore GLS, UPS et TNT sont assurées par des sous-traitants. Ce qui favorise le donneur d'ordre et pénalise les salariés. Un colis payé 30 euros à Chronopost rapporte entre 1,50 à 2 euros à la société sous-traitante. »

 

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