26 novembre 2018 | Mise à jour le 26 novembre 2018
Le gouvernement a repoussé de mardi à vendredi la réunion de signature de l'accord sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, que la CGT, FO et Solidaires, majoritaires, souhaitaient voir reportée à décembre faute de temps suffisant pour adopter une position.
« En raison de la présentation du projet de loi d'orientation des mobilités demain mardi », la réunion de signature est décalée à vendredi, a annoncé dans un communiqué le cabinet d'Olivier Dussopt, secrétaire d'État chargé de la Fonction publique.
Sur les neuf syndicats de la fonction publique, qui avaient jusqu'à ce lundi pour se prononcer en vue d'une signature initialement prévue mardi, certains ont déjà fait connaître leur position. La CFDT, l'Unsa, la FSU, la CFTC, ainsi que la CFE-CGC et la FA-FP, ont annoncé qu'elles seraient signataires de l'accord.
En revanche, la CGT et FO avaient demandé dès la mi-novembre le report de la signature de l'accord à courant décembre pour avoir le temps de consulter leurs instances internes, une tâche rendue difficile par la campagne en cours pour les élections dans la fonction publique. Celles-ci se tiendront le 6 décembre, et dès jeudi pour les administrations ayant mis en place le vote électronique. Solidaires a rejoint jeudi dernier la CGT et FO dans cette demande.
Ces trois organisations pesant pour plus de 50 % des syndicats représentatifs de la fonction publique, un accord majoritaire cette semaine semble compromis. « C'est la semaine d'ouverture des élections, les équipes sont mobilisées, on n'aura pas plus de réponses nous permettant d'avoir une position d'ici vendredi », a déclaré à l'AFP Gaëlle Martinez, déléguée générale de Solidaires Fonction publique.
« En période électorale, un mois pour consulter, c'est assez court », relève-t-elle, en exhortant au « respect du temps démocratique ». « On ne comprend pas pourquoi le gouvernement est bloqué sur cette semaine pour une signature ». Jean-Marc Canon, de la CGT, avait réaffirmé mardi dernier qu'il n'y aurait « pas de décision le 26 » de son syndicat, jugeant le calendrier « trop contraint » pour « une consultation la plus en profondeur possible » des militants.
Chez FO, Christian Grolier « n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il y a une telle urgence gouvernementale ». « On donne une certaine prime à ceux qui tout de suite sont prêts à être d'accord avec la volonté gouvernementale », dénonce-t-il. « Ce n'est pas une coquetterie de calendrier », avait plaidé mi-novembre Olivier Dussopt, en pointant les contraintes de l'agenda parlementaire.