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Covid-19

La santé psychologique des salariés s'est très nettement dégradée

19 novembre 2020 | Mise à jour le 19 novembre 2020
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La santé psychologique des salariés s’est très nettement dégradée après neuf mois de crise sanitaire qui « a impacté toutes les dimensions de leur vie« , selon un baromètre réalisé par Opinionway juste avant le reconfinement pour le cabinet franco-canadien Empreinte Humaine, publié mercredi 18 novembre.

La détresse psychologique est un indicateur de santé mentale utilisé pour diagnostiquer les troubles mentaux. Elle regroupe des manifestations de désespoir, de nervosité, d’agitation et de dépression. Elle favorise les troubles anxieux et de l’addiction et peut engendrer des conséquences physiques comme les AVC ou l’hypertension.

Si le déconfinement avait permis une baisse de ce taux de détresse psychologique, il « repart très nettement à la hausse » avec 49% des salariés (+7 par rapport à mai 2020) en situation de détresse psychologique dont 18% en détresse psychologique élevée (+1), détaille l’enquête, la 4e du genre depuis le début de la crise sanitaire, réalisée du 19 au 28 octobre.

Le taux de détresse psychologique est également « en hausse très nette pour la hiérarchie » avec 58% de détresse psychologique pour les managers (+10) dont 25% de détresse élevée (+4) et 72% (+6) pour les managers de managers, s’alarment Christophe Nguyen et Jean-Pierre Brun, co-fondateurs du cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux.

Il culmine à 35% de salariés en état d’épuisement émotionnel sévère et environ un million en burnout sévère (soit 5%). 24% des salariés interrogés déclarent avoir déjà été en arrêt de travail à cause du stress ou de l’anxiété (74% de détresse psychologique) soit environ 5,5 millions, avance même Opinionway à partir de ses projections.

Le télétravail semble un facteur aggravant, puisque 58% des salariés en télétravail à temps complet sont en détresse psychologique contre 53% des salariés en situation hybride (mêlant distanciel et présentiel).

41% des télétravailleurs se sentent aussi isolés et 55% estiment que cette forme de travail nuit au sentiment collectif des équipes. Un télétravailleur sur 2 peine à oublier le travail après la journée et à trouver du répit et 50% considèrent que les webcams sont une forme d’intrusion dans leur vie personnelle.

« Un tiers des télétravailleurs disent saturer. L’isolement n’est pas seulement l’éloignement géographique, c’est aussi le sentiment de n’être plus qu’une machine à produire et un manque de considération, qui pèsent énormément sur l’état mental » , souligne M. Nguyen.

« Beaucoup d’ajustements ont été adoptés pendant le premier confinement mais c’est comme si avec le déconfinement il était acquis que les gens ne vivaient plus de détresse alors qu’ils restent marqués. Face au choc une ligne d’écoute téléphonique ne suffit pas. Il faut adapter le travail et l’entreprise à l’état des personnes, c’est un vrai enjeu de continuité » , met-il en garde.

Le baromètre a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2.004 salariés du privé et du public, selon la méthode des quotas.