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UBÉRISATION

Le CLAP, collectif de livreurs, appelle au boycott de Deliveroo pour la Saint-Valentin

12 février 2020 | Mise à jour le 12 février 2020
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Le Clap (collectif de livreurs autonomes parisiens) appelle au boycott de la plateforme de livraison de repas Deliveroo à partir de vendredi, jour de la Saint-Valentin et donc de forte demande, « jusqu'à ce que nous obtenions des réponses concrètes à nos revendications », selon une conférence de presse mercredi.

Le Clap, un collectif créé fin 2017 en réponse à la précarisation croissante des travailleurs des grandes plateformes de livraisons de repas, a également annoncé sa transformation en syndicat, dans le but d'assurer la représentation des livreurs à travers un processus électoral.

Le boycott vise à réclamer des « réponses concrètes sur la tarification, les distances des courses et la mise en place d'instances de dialogue », a précisé son porte-parole Jérôme Pimot. Selon lui, cet appel « national » est relayé par des collectifs à Marseille et Bordeaux. À Paris, le Clap a l'intention de bloquer les cuisines de Deliveroo à Saint-Ouen vendredi.

« Nous avons eu une réunion avec 3 responsables de Deliveroo la semaine dernière, et en deux heures et demie, aucun résultat », souligne Jérôme Pimot, qui parle de « dialogue de sourds ». De son côté, Deliveroo a mis en place un « forum des livreurs » constitué de représentants élus, selon la plateforme.

Deliveroo condamné pour travail dissimulé

Le Clap conteste la représentativité de ce forum, « dont nous n'avons jamais réussi à obtenir les modalités, le nombre d'électeurs ou quoi que ce soit ».

Le Clap défend la mise en œuvre de véritables instances de dialogue, un tarif « décent » qui comprenne « une prise en charge minimum de 5 euros, une couverture sociale et la prise en compte des frais assumés par les livreurs, soit 25 à 30 euros de l'heure ».

Le collectif soutient aussi les actions des livreurs qui réclament la requalification de leur contrat en salariat et a présenté comme « une victoire » la condamnation jeudi dernier de Deliveroo pour travail dissimulé par un juge répartiteur des prud'hommes, une première en France. Ce livreur à vélo ayant travaillé 6 mois pour Deliveroo à partir de 2015 demandait la requalification de son contrat de prestation de service en contrat de travail. « Cela a été un très long combat, engagé en 2016 », a indiqué son avocat Kevin Mention, présent à la conférence de presse.

Me Mention instruit plusieurs dizaines de cas similaires, contre Deliveroo, Frichti et Stuart. Le statut d'indépendant des coursiers de Deliveroo et de ses concurrents est contesté dans de nombreux pays, et plusieurs décisions de justice ont déjà donné raison aux livreurs en Belgique et en Espagne.