13 novembre 2018 | Mise à jour le 14 novembre 2018
Rassemblés devant la préfecture de Bobigny le 8 novembre pour appeler à voter, massivement, le 6 décembre, les secrétaires généraux de quatre fédérations CGT de la fonction publique ont rappelé que, pour les fonctionnaires comme pour les citoyens, il s’agit du même combat: préserver, développer et financer nos services publics.
Organisé par l’union départementale CGT de Seine-Saint-Denis, le rassemblement du 8 novembre à Bobigny, suivi d’une conférence de presse, s’inscrivait dans le droit fil de la campagne nationale de la CGT pour les élections professionnelles de la fonction publique.
À quelques semaines du rendez-vous du 6 décembre, ce temps fort départemental avait pour objectif d’inciter tous les fonctionnaires à s’exprimer massivement. » Leur futur et celui de nos services publics est entre leurs mains; ils ne doivent pas surtout pas s’abstenir d’aller voter le 6 décembre, c’est là un enjeu majeur« , a martelé Hervé Ossant (secrétaire général de la CGT 93). Et de saluer les 600 candidats de Seine-Saint-Denis inscrits à ce jour sur des listes CGT: « Leur engagement dans cette élection est une force au service de celles et ceux qui veulent faire le choix de l’action pour améliorer et préserver les services publics sur notre département« , a-t-il précisé.
Mireille Stivala, secrétaire générale de la fédération santé et action sociale CGT, a donné une illustration très parlante de cet enjeu majeur à travers la problématique de l’accès aux soins: « Nous le voyons tous, les moyens de la santé publique ont été réduits à peau de chagrin et les conséquences, nul ne les ignore. Alors qu’il suffirait, comme l’a calculé la CGT, de créer tout de suite 200 000 emplois pour redonner du souffle aux personnels de santé et réadapter l’offre de soins à la mesure des besoins de chacun.«
Macron veut instaurer un système à l’américaine
Quant à savoir comment financer ces 200 000 emplois dans la santé publique, les marges de manœuvre existent:
« Si, par exemple, on rétablissait l’impôt sur la fortune (ISF) et qu’on rognait de seulement 5 % les aides accordées à nos entreprises, on pourrait créer tout de suite 100 000 emplois dans les trois versants de la fonction publique tout en augmentant immédiatement la valeur du point d’indice de 2% « , a enchaîné Jean-Marc Canon (secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats de l'État CGT). « Là où le bât blesse, a-t-il pointé, c’est que ces solutions proposées par la CGT se heurtent de plein fouet à l’orientation politique du président Macron qui veut une transformation radicale de notre modèle social et solidaire. »
Son objectif est d’instaurer un système à l’américaine qui permette à des entreprises privées de spéculer sur les services publics, d’en tirer des bénéfices et des dividendes pour leurs actionnaires, au détriment des besoins de la population.
« Il nous appartient de construire les alternatives, de mener des luttes de contestation comme les luttes de propositions, sachant qu’il n’existe pas de loi économique inéluctable selon laquelle il faudrait toujours réduire les dépenses publiques socialement utiles« , a assuré Jean-Marc Canon.
Le sens du vote CGT
Or, le président Macron a fait le choix de poursuivre et, pire, d’institutionnaliser la politique des cadeaux aux entreprises.
« Au cours des 15 dernières années, la part de dépenses publiques qui a le plus augmenté, ce ne sont pas les salaires des fonctionnaires ni leurs retraites, mais bien les cadeaux aux entreprises qui ont plus que triplé par rapport au PIB « , a dénoncé le secrétaire de l’UFSE-CGT. Et pour quels résultats ? Des records de dividendes pour les actionnaires du CAC 40, mais un taux de chômage qui atteint aujourd’hui 9 % de la population active.
D’où la nécessité, pour Baptiste Talbot, « de porter un vote CGT qui ne soit pas simplement l’expression d’une résistance à ces politiques, mais qui soit avant tout un vote d’espoir, de proposition, de conquête. En matière d'emploi, de salaire, de financement des services publics, de développement de la démocratie au travail et plus largement, de la démocratie citoyenne, la CGT a des réponses« , a affirmé le secrétaire général de la CGT des services publics. » Face à ce pouvoir qui saccage nos droits sociaux mais qui est aussi prêt à aller très loin dans la remise en cause de nos libertés démocratiques et républicaines, le vote CGT est un vote de réaffirmation, un vote positif, et c’est le sens que nous devons lui donner le 6 décembre.«