Gironde. Postiers en surcharge de courrier
À bout, les postiers bordelais réclament le paiement de leurs heures supplémentaires et le renforcement des effectifs.
Le 2 décembre, la plateforme de préparation et de distribution du courrier de Mérignac s'est mise en grève durant quinze jours. Le 14 février, le bureau de Cardon-Blanc débrayait à son tour, suivi le 24 par celui de Saint-Médard. « On a accumulé 160 suppressions d'emploi à La Poste en Gironde en 2013. Forcément, ça crée un malaise », dit Aurore De Weber, secrétaire de la FAPT CGT 33.
Le 17 mars, les bureaux de Bordeaux-Caudéran et Bordeaux-Docks déposent un préavis de grève illimité sur la base de revendications communes : les postiers demandent des embauches sur des postes non pourvus. La direction répond par des sanctions disciplinaires. « Dans les deux bureaux, il y avait des vacances d'emploi sans remplacement, explique Aurore De Weber.
En décembre, le médecin de la prévention avait déclenché une alerte à cause de la surcharge de travail. » Guillaume Collin, secrétaire de la section CGT de Bordeaux-Docks, explique : « On arrive le matin, notre collègue a une bronchite et on doit se répartir sa tournée. » Dans le jargon des facteurs, cela s'appelle la « sécabilité ».
Pour pallier les suppressions d'emploi, les tournées sont découpées de façon à répartir la charge de travail sur les facteurs restants. Une réorganisation du travail mise en place en 2007 avec le plan « facteur d'avenir ». « On en a ras-le-bol, peste Franck Chesneau, facteur à Caudéran. Dans notre bureau, nous sommes passés de quatre semaines de sécabilité par an à neuf semaines en 2014. Ça représente 30 à 40 minutes de travail en plus chaque jour qui ne sont pas payées ! On est obligé de bosser de plus en plus vite, les gens sont à bout. »
Suite à la grève, trois agents ont été recrutés à Bordeaux-Docks et des CDD ont intégré l'équipe de Caudéran en attendant un recrutement.