23 février 2023 | Mise à jour le 23 février 2023
Les quelque 450 salariés de l'usine d'emboutissage automobile MA France d'Aulnay-sous-Bois (93) se sont mis en grève le 16 février 2023 pour les salaires. Dans le contexte de mobilisation contre la réforme des retraites, ils arrachent un beau succès salarial.
Les NAO de cette année ont été mouvementées à l'usine MA France d'Aulnay, celle-là même qui emboutit les tôles, entre autres de la dernière petite Peugeot ou de la Jumper. Dans le contexte des grèves contre la réforme des retraites, 90% des salariés se sont mis en grève pour les salaires à partir du 16 janvier 2023. Une action unitaire fulgurante et massive suivie par la CFDT et FO et emmenée par la CGT. Et une grève payante, qui a finalement contraint la Direction de MA France à concéder 131 euros bruts d'augmentation (135 pour les cadres) à laquelle s'ajoute une prime de partage de 1850 euros. Cerise sur le gâteau, les jours de grève ont aussi été payés.
Une NAO appuyée par le rapport de force
« La première séance des NAO a eu lieu le 26 janvier 2023 et la seconde le 2 février 2023. Nous n'étions pas contents des propositions de la Direction » rapporte Adel, représentant syndical CGT. En effet, initialement la Direction proposait une augmentation de 50 euros et une prime de 400 euros. Des AG de salariés ont les immédiatement rejetées, de même que la proposition suivante qui l'améliorait, mais insuffisamment. « Mais le jeudi 16 février 2023, à la troisième séance, l'équipe B (du matin) s'est mise directement en grève. Les équipes de l'après-midi, puis celle de nuit ont fait de même. » C'est dans ce contexte que le vendredi 17, Adel reçoit un appel de la Direction pour reprendre la négociation dès le lundi matin. Les dernières propositions salariales sont acceptées dans un protocole d'accord de fin de conflit que signera la CFDT et FO.
De son côté, la CGT valide les propositions salariales mais refuse de signer un protocole de fin de conflit dont le préambule dénigre les syndicats sur la responsabilité de la grève. Pour la CGT, il s'agit d'une tentative pour « dissimuler les responsabilités de la direction dans l'origine et la gestion de ce conflit. »
Ainsi, contrairement à l'usage, le protocole de fin de conflit n'est pas indépendant de l'accord salarial. La CGT refuse d'avaler cette couleuvre. Adel, à ce jour, se dit toujours favorable à la signature d'un accord salarial à part entière. Tout en se félicitant du succès remporté, la CGT de l'usine vient d'éditer un dernier tract intitulé « Il n'est jamais trop tard pour bien faire ».