Loi immigration : camouflet pour le gouvernement
Le Conseil Constitutionnel a largement censuré la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre avec les voix de la droite et de l’extrême droite. Les opposants à cette... Lire la suite
C'est une de ces victoires syndicales qui ne font pas la une des médias. Une victoire
arrachée par dix des dix-neuf salariés de l'hôtel Ibis Bagnolet, tous très vulnérables
puisque tous sans papiers et d'origine africaine. Employés d'un hôtel social (géré par
l'association Coallia) qui fut transformé par l'Etat en centre d'hébergement d'urgence au
début de la pandémie Covid 19 (avril 2020), ces travailleurs étaient surexploités et
maltraités par un sous-traitant – Gaba Global Service International – qui leur infligeait
jusqu’à 50 heures de travail par semaine, en nocturne et les week-ends, pour assurer
l’entretien et la gestion d'un centre hébergeant jusqu'à 800 personnes en
grande détresse.
Sous contrat pour 1,6 million d'euros avec l’association Coallia – un acteur majeur de
l’accompagnement social et de l’hébergement des personnes en détresse – le sous-
traitant Gaba GSI, déjà coutumier des retards de versement des salaires et du non-
paiement des heures supplémentaires, avait fini, autour de juillet 2022, par ne plus
rémunérer du tout les 19 employés. Soutenus et accompagnés par la CGT de Seine-
Saint-Denis qui avait pris à bras le corps leur dossier, 10 des 19 employés de l'hôtel
social s'étaient alors mis en grève pour demander des comptes aussi bien à leur
employeur, Gaba GSI, qu’à leur donneur d’ordre, l'association Coallia, dont la responsabilité
sociale était engagée.
Après 15 jours de grève, le donneur d’ordre Coallia s’était engagé à délivrer tous les
documents nécessaires à la régularisation des 19 travailleurs sans papier, à les
accompagner dans leurs démarches en préfecture et à les embaucher directement et
individuellement. Promesse tenue, grâce, notamment, à la détermination de la CGT de
Seine-Saint-Denis qui, du début à la fin de ce conflit social, s'est attachée à tenir la
« double besogne » : « D'une part, organiser la lutte des travailleurs pour qu'ils portent
leurs revendications légitimes, et d'autre part, ester en justice pour obtenir réparation et
reconnaissance des préjudices subis », explique Jean-Albert Guidou, responsable CGT
de Seine-Saint-Denis.
Pilote du pôle confédéral CGT « Travailleurs migrants » à l'époque des faits, Jean-Albert
Guidou se félicite de cette victoire en justice : « Elle signale qu'à l'heure où les idées
xénophobes et d'extrême droite connaissent un regain inquiétant, le syndicalisme fait
une nouvelle démonstration que les luttes et les solidarités ouvrières peuvent mettre en
échec la surexploitation et contribuer à l'égalité des droits ».
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