« Eros Hugo » interroge la place de l'amour dans la vie comme dans l'œuvre de l'écrivain, en suivant un parcours chronologique, parsemé des œuvres de peintres, sculpteurs ou photographes contemporains. Victor Hugo, connu pour avoir été un coureur invétéré, fut partagé entre pudeur et excès.
Amours presque chastes de ses personnages, de Cosette à Déa, poèmes très sensuels écrits pour ses grands amours (Juliette Drouet, Léonie Biard et Blanche Lanvin), publiés après sa mort. Scènes passionnelles dans « Notre–Dame de Paris » ou « L'Homme qui rit », sensualité dans son recueil « Les Orientales »…
L'exposition explore les différentes facettes d'Hugo, tout en donnant à voir les œuvres de Rodin dont de magnifiques aquarelles de nus, les photographies de Jules Vallou de Villeneuve de femmes à demi dévêtues, la statuaire des satyres et bacchantes ou les illustrations érotiques du XIXe siècle.
Si l'on s'arrête sur certaines toiles très belles de Camille Corot (« Marietta, l'odalisque romaine »), d'Élisa Victorine Henry (« Quasimodo sauvant Esméralda des mains de ses bourreaux ») ou d'Hokusai, il ne faut surtout pas manquer de prendre place sur les canapés. Là réside le plus fort de l'expo : l'œuvre d'Hugo.
Sous le casque, on savoure ses poèmes, lus par des comédiens, tels « À des baigneuses » ou « La femme » (recueil « Toute la lyre ») : « Elle est le mois de mai fait chair, vivant, chantant. Qu'est-ce que le printemps ? Une orgie. À l'instant où la femme naquit, est morte l'innocence ». Magnifiques !
Eros Hugo. Entre pudeur et excès, jusqu'au 21 février 2016, à la Maison de Victor Hugo – 6 place des Vosges – Paris 4e.
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