Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
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La Cinémathèque française n'en a pas fini avec la mémoire de Chris Marker, matérialisée par plus de 550 cartons d'archives contenant les divers supports que cet inlassable explorateur a utilisés pendant sa longue pratique artistique.
Mort en 2012, le jour de ses 91 ans, l'artiste a utilisé tous les moyens d'expression à sa disposition : l'écriture, le cinéma, la photo, le graphisme, la vidéo, la musique, les arts plastiques, l'informatique… Bâtissant des ponts entre les arts et les techniques, mais aussi entre les artistes pour lesquels il a été un catalyseur, un passeur. Son influence, discrète, mais bien réelle, se fait toujours sentir aujourd'hui dans de nombreuses disciplines. L'exposition permet d'appréhender à la fois l'importance de ce legs, dense et complexe, mais aussi toutes les portes que l'artiste a ouvertes. Et il n'est pas sûr qu'on mesure encore combien ses nombreuses activités ont inspiré, irrigué, nourri et suscité de créations, de vocations et défriché de pistes…
Grand voyageur, Chris Marker sera ainsi — et entre autres — à l'origine de la collection « Petite planète » (Seuil), des guides de voyages innovants. Engagé, il sera l'instigateur des groupes Medvedkine (à Besançon, puis à Sochaux) lorsque son film À bientôt, j'espère, mal accueilli par les grévistes de l'usine Rhodiaceta, lui donnera l'idée d'un partage des savoirs entre les techniciens du cinéma et les ouvriers qui révolutionnera le cinéma militant.
Si la Cinémathèque se concentre, évidemment sur l'œuvre filmée, celle-ci est tellement indissociable des autres modes d'expression dont s'est saisi Chris Marker, artiste « transversal », que c'est un vrai défi scénographique de rendre accessible une œuvre aussi diverse. Le parti pris d'organiser l'exposition en six zones chronologiques semble une nécessité pour ne pas perdre le visiteur, qui entre dans cet univers avec la zone « Marker.org ».
Représentant toutes les pratiques de l'artiste, les mots clés utilisés dans ces six sections sont autant de jalons : le résistant, l'anticolonialiste, le photographe, l'activiste, le passionné d'informatique, l'amoureux des chats, le monteur, le documentariste, l'archiviste, le voyageur, l'homme des collectifs, etc.
Bien sûr, son film le plus célèbre, La jetée, sa seule véritable fiction connue à ce jour, occupe une belle part dans cette très riche exposition, non seulement pour l'originalité de sa forme (le film est presque exclusivement composé de photographies) que pour son propos, à la fois politique et philosophique. Si toutes les vies de Chris Marker sont évoquées dans cette exposition, l'œuvre est si vaste, l'homme si passionnant, qu'elle ne saurait épuiser le propos et la multiplicité de ses travaux.
Un site internet dédié donne accès aux dossiers qui n'ont pas pu être présentés dans ce cadre. Les nouvelles technologies furent aussi un domaine où Chris Marker fut précurseur, qui prit sans hésiter le virage numérique, avec le CD-ROM interactif « Immemory » initié alors qu'il avait près de 70 ans, puis avec le film Level Five en 1996 ou avec Poptronics, revue en ligne. Il utilisa le partage d'images via Flickr pour y poster des photographies de manifestations antigouvernementales, créa une chaîne YouTube sous le pseudonyme de Kosinski, puis inventant en 2008, un monde virtuel sur la plateforme 3D Second Life.
À sa mort, le 29 juillet 2012, le site Gorgomancy sera mis en ligne regroupant, à sa demande, plusieurs de ses œuvres. Never explain, never complain, le documentaire que Jean-Marie Barbe et Arnaud Lambert ont consacré à Chris Marker constitue une bonne introduction – forcément non exhaustive – à l'univers pluriel de la « planète Marker ». Le catalogue de l'exposition permet de continuer à découvrir le monde foisonnant de cet insatiable curieux qu'on n'hésitera pas à qualifier de génial.
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