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BANDE DESSINÉE

La grande casse

4 juillet 2014 | Mise à jour le 25 avril 2017
Par
La grande casse

« Le dessin de Louis Theillier épouse la condition même de ceux dont il décrit la vie, sa dureté, la brutalité qu'ils endurent, l'âpreté des jours, la violence silencieuse des espaces vidés de leurs machines. Il dessine dur, brutal, âpre, violent, contre les patrons et leurs actionnaires qui n'ont que mépris pour ces “ennemis payés”, ces ouvriers dont il faut effacer toute trace, toute mémoire. »

L'entreprise Johnson Matthey de Bruxelles appartient à la multi­nationale du même nom (*), dont le siège est à Londres. Louis Theillier y travaille depuis plusieurs années et n'a jamais pris trop au sérieux les rumeurs de fermeture : l'unité bruxelloise est particulièrement productive et en pointe.

Mais le 31 janvier 2011, la rumeur devient réalité. Auprès de ses collègues, Louis Theillier va lutter et suivre la trop habituelle procédure de plan de liquidation, mais il le fera stylo en main, dessinant au plus près ce que vivent les 300 salariés qui vont être licenciés, notant leurs réflexions, leurs analyses et leurs coups de colère. Le lecteur vit ainsi de l'intérieur avec Louis, ce conflit du travail comme il y en a beaucoup, dont il a fait une bande dessinée d'abord sur le vif, outil de lutte et moyen d'expression, puis Johnson m'a tuer, journal de bord d'une usine en lutte, un album qui témoigne d'une situation connue.

En effet, l'unité belge a été délocalisée en Macédoine où les ouvriers sont payés 300 euros par mois…

Nous avons choisi de vous présenter deux planches de cet album, qui plonge au cœur de l'Europe ultralibérale.
(*) Cette firme de la chimie et de la métallurgie utilise beaucoup de métaux précieux (par exemple le platine, le palladium, le rhodium), principalement pour produire des catalyseurs. Les fameux « pots catalytiques » que l'industrie automobile vante comme moins polluants émettent en fait d'autres gaz à effet de serre que le CO2. Les taux de métaux lourds dans l'air des villes ont été multipliés par 30, et les analyses de la calotte glaciaire au Pôle Nord indiquent que le taux de platine a été multiplié par cent depuis que les pots catalytiques sont en circulation…


 

Johnson m'a tuer, Journal de bord d’une usine en lutte

de Louis Theillier,
éditions Futuropolis,
96 p., 17 €