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Plateforme de tri postal
Ce que Christelle retient de ces péripéties ? « Une immense et immédiate solidarité entre tous les postiers qui fait chaud au cœur ». Encore émue quand elle évoque l'épisode qui s'est déroulé les 5 et 6 février à la plateforme de distribution du courrier à Yzeure (Allier), Christelle Hébrard, secrétaire générale de la FAPT 03 est intarissable sur l'événement.Tout commence avec le mouvement de grève nationale du 5 février à l'appel de la CGT. Ce jour-là, un piquet de grève est organisé devant la plateforme d'Yzeure qui emploie une centaine d'agents. Il est tôt et les postiers ont décidé de rejoindre la manifestation qui est prévue à 10 h 30 à Moulins, la préfecture du département. L'appel est bien suivi puisque quelque 60 agents ont cessé le travail et font le pied de grue devant les palettes disposées devant le portail de la plateforme pour gêner l'arrivée des camions postaux. Bref, une configuration classique d'un jour de lutte… qui va vite prendre une tout autre tournure.
« À 9 h 30, raconte Christelle, un adjoint au directeur du centre est descendu parmi les salariés. Il a désigné deux personnes au hasard pour leur remettre une lettre de mise à pied, soi-disant pour blocage ». Et, comme par « hasard », ces victimes pour l'exemple sont des salariés contractuels et des personnes en situation précaire… « En tant que syndiqué en responsabilité, j'ai demandé qu'on me remette cette punition arbitraire directement à des représentants syndicaux fonctionnaires ». Refus de la direction de changer de cibles humaines et même d'entamer des négociations pour sortir de cette impasse. « On s'est retrouvé devant une direction sourde à toutes nos demandes et ce alors qu'on était dans un mouvement de grève nationale », s'insurge la secrétaire générale de la FAPT 03.
Dès le lendemain, entre 6 h et 7 h du matin, la réponse à la répression managériale ne se fait pas attendre. « D'un coup, 100 % du personnel a cessé de travailler sans préavis. Tous ensemble les agents de la plateforme postale d'Yzeure ont dit : “on ne reprendra pas le travail tant que la situation ne sera pas réglée” ».
Et la responsable syndicale de décrire alors des scènes de tensions incroyables liées au stress au travail. La parole pouvait enfin s'exprimer dans un cadre collectif, spontanément, et protégée des représailles.
« Voir cette solidarité des travailleurs entre eux, ça fait un bien fou. Mais ça fait drôle aussi, car le climat était vraiment lourd. Les postiers ont décrit leur mal-être au travail, la pression. Certains ont fait des malaises. Il a fallu faire venir les pompiers qui devant la gravité de la situation ont même installé un poste de secours dans l'enceinte de la plateforme. » Ils seront bientôt suivis par la police, le député communiste Jean-Paul Dufrègne, le soutien de l'UD de l'Allier et de la FAPT, mais également des cheminots.
« On a déposé un avis de danger grave et imminent et demandé la tenue d'un CHSCT extraordinaire », précise encore Christelle Hébrard. « J'ai été toute la matinée du 6 février en négociation avec la direction sur ce dossier. Avoir derrière moi tout le personnel, ça donne une force incroyable. Je suis fière d'eux », dit-elle simplement en contenant son émotion. Et des résultats aussi. À 14 heures, les sanctions ont été levées et des adhésions à la CGT sont en cours.

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