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RÉPRESSION SYNDICALE

La RATP Bus s'acharne contre Alex El Gamal

17 juillet 2020 | Mise à jour le 18 juillet 2020
Par | Photo(s) : Pierrick Villette
La RATP Bus s'acharne contre Alex El Gamal

Rassemblement organisé par la CGT le 10 juin 2020 place Lachambeaudie pour soutenir Alexandre et Ahmed, deux salariés de la RATP, menacés de licenciement suite aux grèves durant le mouvement retraite.

Menacé de révocation, Alex El Gamal, le secrétaire du CSE4 et du syndicat CGT-RATP Bus de Vitry-sur-Seine est à nouveau convoqué en conseil de discipline le 22 juillet. Sa direction lui reproche cette fois-ci des propos inappropriés et un comportement « agressif » lors d’une permanence syndicale.

Rien ne va plus à la RATP. Tout particulièrement au dépôt bus de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) où la répression syndicale vire à l’acharnement de la direction locale contre les élus de la CGT. Dans le collimateur de sa hiérarchie depuis les grèves contre la réforme des retraites, Alex El Gamal (secrétaire général du CSE4 et dirigeant du syndicat CGT-RATP-Bus), essuie depuis plusieurs mois sanctions, intimidations et entraves à l’exercice du droit syndical. Dernier épisode en date lors de la tenue d’une permanence syndicale mise en place durant la période du confinement, à la demande des agents, afin de les renseigner sur leurs droits et conditions d’exercice dans le contexte de la crise sanitaire.

C’est dans un petit local pouvant accueillir au maximum 25 personnes mais qui du fait de la crise Covid 19 oblige n’en accueillait quotidiennement qu’une dizaine au maximum – qu’a soudainement débarqué le directeur du dépôt Bus de Vitry un jour de mai dernier. Visiblement emporté, il a sommé Alex et les quelques agents présents de quitter les lieux sur le champ en leur ordonnant d’organiser leurs réunions syndicales en distanciation. Dans sa fougue, il aurait même bousculé une table avant de déchirer rageusement le drapeau CGT, relate Alex qui assure disposer de nombreux témoignages pouvant en attester. L’affaire aurait pu en rester là. Mais c'est Alex El Gamal que la direction de la RATP veut sanctionner. Elle l’accuse d’avoir eu un comportement agressif et d’avoir tenu des propos déplacés envers sa hiérarchie.

La CGT dans le collimateur de la direction RATP Bus

Sur la base de ces allégations, Alex est donc convoqué à un entretien préalable à sanction pouvant déboucher sur sa révocation. Rien de moins. La commission disciplinaire qui décidera de son sort se réunira le 22 juillet à Paris, place de Lachambaudie (12è). Elle sera accueillie par un rassemblement  de soutien à Alex organisé par la CGT. Cette mobilisation sera par ailleurs l’occasion, pour des salariés et syndicalistes de tous secteurs de dénoncer la répression syndicale qui sévit au sein de la RATP et qui a pour cible de plus en plus évidente les militants de la CGT.

Quatre élus CGT déjà sanctionnés pour faits de grève

Du reste, la direction du dépôt de bus de Vitry n’en n’est pas à ses premiers faits d’armes contre la CGT. Pour rappel, Alex et trois autres élus CGT – Patrick, Yassine et François – avaient déjà fait l’objet de plaintes pour des faits qui seraient déroulés pendant la grève contre la réforme des retraites l’hiver dernier. Sur la base d’accusations fallacieuses et rocambolesques avancées à l’époque par leur directeur, ces quatre agents ont écopé des sanctions lourdes qui vont de deux mois de mise à pied avec retenue de salaire à la mutation disciplinaire. Le directeur s’acharne aujourd'hui contre Alex El Gamal et à travers lui, contre la CGT, syndicat majoritaire qui a recueilli 67 % des voix aux élections professionnelles. « Je crois qu’on nous fait payer les grèves de décembre et l’action syndicale menée durant le confinement « , avance Alex.

La RATP mise en demeure d’assurer la sécurité sanitaire à bord de ses bus

En effet, le 13 mai dernier, suite à une quinzaine d’alertes lancées par les CSSCT de différents dépôts bus, dont celui de Vitry, la Direccte « Constatant qu'il existe une situation dangereuse liée au risque de contamination » a infligé à la RATP une sanction lourde : une mise en demeure de prendre sous huit jours des dispositions pour assurer la sécurité à bord de ses bus. S'y ajoutent le scandale du fichage illégal des agents et une pluie de plaintes déposées par des salariés pour harcèlement sexuel et moral et par les syndicats pour préjudice subi dans l’avancement de carrière. Ceci s'inscrit dans le contexte des luttes syndicales contre l’ouverture à la concurrence de la RATP Bus à horizon 2024.

La CGT et d’autres syndicats entendent bien dénoncer toutes ces dérives lors du rassemblement du 22 juillet. Un temps fort qui sera précédé d’une conférence de presse en présence de Philippe Martinez et de divers élus du Val de Marne, lundi 20 juillet à 11 heures, devant le dépôt BUS RATP de Vitry-sur-Seine.

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