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EXPOSITION

Le pressionnisme, c’est de la bombe !

10 avril 2015 | Mise à jour le 13 mars 2017
Par | Photo(s) : DR
Le pressionnisme, c’est de la bombe !

«Ces artistes travaillent avec la pression de la bombe»… La bombe aérosol du Street Art, que la Pinacothèque met à l'honneur face à des institutions muséales fermées à un mouvement né de la rue.

«Hors la loi, parias, gangs de toxicos, bandits de rue», dans son introduction à l'exposition «Le pressionnisme», Marc Restellini, directeur du musée, rappelle combien les créateurs de cet art de rue – qu'il considère comme «un bouleversement artistique majeur du dernier tiers du XXe siècle» ont été méprisés, vilipendés, pourchassés et réprimés… de la même manière que l'impressionnisme naissant fut rejeté et moqué par les salons officiels ou qu'un Van Gogh ne vendit qu'une toile dans toute sa courte vie…
Ce jeune dirigeant d'un musée privé – qui vit uniquement du produit de ses entrées et de sa boutique – a réussi en huit ans à hisser la Pinacothèque au rang d'un des cinq lieux parisien d'expositions d'œuvres d'art les plus fréquentés, avec le Louvre, le Grand Palais, le musée d'Orsay et le centre Georges Pompidou. Preuve que le public, comme souvent, progresse plus vite que les institutions.

Avec l'exposition « Le Pressionnisme », il se propose de montrer que les artistes qui l'ont fait naître, notamment à New York, puis partout dans le monde, ont bien constitué une «École» de «talents cachés, qui vont tous se parler, se connaître, se comparer, se mesurer les uns aux autres au point de former un groupe homogène», ce qu'aucun musée n'a anticipé (en dehors du Grand Palais, qui en 2009 présentait avec « Tag »  la collection de Alain-Dominique Gallizia, commissiare de la présente exposition). «Seuls des Basquiat ou des Keith Haring ont réussi à figurer aux cimaises des musées, souvent au prix du reniement de leurs origines», poursuit Marc Restellini.

Qui, en effet, connaît aujourd'hui l'étonnant talent de ce flamboyant personnage que fut Rammellzee décédé en 2010 et qui, comme son ami Basquiat, avec lequel il partagea un atelier, fut l'un des précurseurs d'un mouvement fortement imbriqué dans celui du hip-hop?

De Rammellzee qui avait créé son propre personnage costumé mi-récup, mi-samouraï futuriste, le réalisateur Jim Jarmusch (qui l'avait fait jouer dans Stranger Than Paradise), disait: «C'est le genre de gars à qui vous parlez vingt minutes et qui change votre vie… si vous pouvez le comprendre.»

Incontestablement, ses œuvres se dégagent fortement du lot de l'exposition, parce qu'elles ont gardé leur côté brut, puissant, cru, qui s'estompe parfois un peu lorsque les artistes passent du mur ou de supports de récupération à la toile.

Né du dessin, mais aussi d'une revendication identitaire et d'un profond besoin d'expression, le graff se décline sous nombre de formes, du lettrage – souvent signature – à de véritables fresques comme le travail de Bill Blast. Le français Bando, avec son approche plus picturale, plus inscrite dans une histoire officielle de l'art qu'il aime à détourner (voir ses Nymphéas du graffiti), se démarque également. Mais ce qui ressort surtout de la diversité de l'exposition, c'est le foisonnement créatif, la vitalité d'un mouvement jeune qui explore tous les possibles.

«Le Pressionnisme, 1970-1990,
les chef-d'œuvre du graffiti sur toile de Basquiat à Bando»
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Jusqu'au 13/09/2015.
Pinacothèque 1. 28, place de la Madeleine. 75008 Paris