Colonies de vacances : partir, pour mieux grandir
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C'est sans rechigner qu'ils se sont levés à l'aube un jour de vacances. Place Gambetta à Paris, des dizaines d'enfants attendent (presque sagement) de monter à l'assaut des deux cars affrétés par le Secours populaire pour partir une journée à la mer, direction Cabourg en Normandie. Cette initiative, le Secours populaire l'a initié en 1979 pour « Les oubliés des vacances », ces enfants de milieux populaires pour qui partir à la mer est un luxe inaccessible. En 2018, cette solidarité du « Secours pop’ » reste d'actualité puisque selon les chiffres de l'association « un enfant sur trois » ne part toujours pas en vacances.
Dès 6 h 20, les enfants déjà nombreux et en avance sur l'horaire sont impatients d'embarquer dans le car qui les mènera ailleurs. Devant les micros et les caméras des télévisions venus assister au départ des cars, une bande de gamins se pressent les uns aux autres et répondent aux questions en étant plus ou moins intimidés. En mordant la manche de sa chemisette, une petite fille d'origine africaine murmure qu'elle est bien contente d'aller à la mer. Ses copines un peu plus âgées et plus délurées se régalent déjà à l'avance du pique-nique sur la plage, des jeux sur le sable, des baignades dans la mer « même si elle est un peu froide ». D'autres espèrent avoir une serviette ou une gourde données par le Secours Populaire en guise de souvenir de cette journée de vacances.
Sur place, Shazia, mère de Qayyim et Hakim respectivement âgés de 10 et 13 ans se réjouit de voir ses deux fils profiter de l'air iodé. « Ce sera un cadeau en avance pour leur anniversaire », explique cette éducatrice spécialisée. Pour l'occasion, elle a fait des crêpes pour l'ensemble du car, faisant honneur à son prénom qui, en mauricien, signifie « âme généreuse ». Un qualificatif qui colle bien aussi au Secours populaire. Grâce à l'association, quelque 50 000 enfants de toute la France vont profiter du plaisir de la plage et de la baignades.
Des journées d'évasion qui s'inscrivent toujours la troisième semaine du mois d'août. « D'expérience, on sait que les enfants qui ne sont pas partis avant le 15 août en vacances ne partiront pas, précise Érick Duthoit, l'animateur chargé d'un des deux cars du XXe arrondissement parisien. Et d'hier et à aujourd'hui, cette journée est toujours aussi essentielle, c'est « l'occasion pour des enfants de quartiers défavorisés d'avoir accès à l'extérieur, de pouvoir aller à la mer, pour la première fois aujourd'hui ».
« Depuis hier soir, on prépare ce départ, relate encore Shazia. Et les garçons m'ont dit : maman, on n'a pas fait les valises. Pour un jour, pas besoin mais le fait de préparer un sac c'est déjà du bonheur ». La jeune mère de famille sait déjà que cette « journée sera mémorable comme toutes celles qu'organise l'association ».
En 2015, le Secours populaire avait d'ailleurs organisé une première « journée mondiale des oubliés des vacances » qui avait regroupé plus de 70 000 personnes au pied de la tour Eiffel venues de toute la France et de 70 pays du monde.
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