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SALAIRE

Les agents de la Sécu en grève le 13 décembre 2021 pour les salaires

9 décembre 2021 | Mise à jour le 9 décembre 2021
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A l'occasion des négociations salariales prévues le 13 décembre 2021 à l'UCANSS, les six fédérations syndicales des agents du régime général de la Sécu appellent à la grève. Le gel du point depuis des années prend des proportions aujourd'hui insupportables. La mobilisation s'annonce très importante.
« C'est exceptionnel, et ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu une telle unité sur la question salariale » s'enthousiasme Denis Lalys, secrétaire général de la fédération CGT des organismes sociaux à quatre joursde la grande journée d'action dans la Sécurité sociale prévue le 13 décembre 2021. En effet, c'est à l'appel des six fédérations (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD Protection sociale) que les 130 000 agents des quatre branches de la Sécurité sociale, mais aussi des établissements de santé UGECAM seront en grève pour exiger l'augmentation de la valeur du point. « La mobilisation a un écho très important, non seulement dans la Sécu, mais au-delà sur les salaires en France et a fortiori dans les services publics. » poursuit le syndicaliste. En effet, l'augmentation du point est soumise à agrément ministériel, or depuis de nombreuses années, les dirigeants de l'UCANSS, organisme en charge des négociations salariales, répondent que s'il n'y a pas d'augmentation du point dans le public, il en sera de même à la Sécu.

Un décrochage dramatique

A la Sécurité sociale, la valeur du point est actuellement située à un peu plus de 7 euros, et les syndicats revendiquent son passage à 10 euros. 30%, ça peut paraître beaucoup, mais pas vraiment au regard de près de quinze années sans augmentation salariale. « Cela ne représente qu'un rattrapage » explique Denis Lalys. En effet, la grille de classification qui comporte actuellement quatre niveaux, or si le niveau 3 était 21% au-dessus du niveau du Smic, il y a une vingtaine d'années, il se retrouve aujourd'hui en dessous.
Un problème, lui aussi pas spécifique à la Sécu, mais qui affecte aujourd'hui de nombreuses branches professionnelles et qui s'est récemment exacerbé avec l'augmentation du SMIC (non par coup de pouce gouvernemental, mais mécanisme automatique en lien avec l'inflation). Une situation qui vient de conduire Philippe Martinez à exiger une loi pour imposer l'automaticité du relèvement des minima de branche quand le smic augmente. Le cumul des années de non-augmentation salariale couplée aux augmentations des prix comme ceux de l'énergie génèrent bien sûr un effet ciseaux intenable.

Dans l'élan des succès récents

A la Sécu, deux fortes mobilisations ont eu lieu ces dernières années, notamment avec la CGT et FO sur les classifications. Une modification des grilles devait avoir un impact négatif sur les évolutions professionnelles avec une perte de reconnaissance des compétences. Mais les actions extrêmement suivies, avec quelque 60% de grévistes dans certaines caisses ont inversé la donne. Ainsi, l'accord de classifications que la CFDT avait déjà signé a-t-il été finalement retiré. Ce succès n'est pas étranger au bouillonnement revendicatif actuel, même si la crise pandémique a freiné les mobilisations au cours de ces derniers mois. Bien sûr, il n'est pas facile de lutter lorsque quasiment l'ensemble des personnels est en télétravail. Pour autant, depuis septembre 2021 la pression a recommencé à monter avec « les mardis de la colère ». Les actions se caractérisent par des agents des CAF, des CPAM ou des CARSAT qui débrayent durant 55 minutes sur les salaires, mais aussi les conditions de travail et l'emploi.

Le 13 décembre nouvelle étape

Pour l'heure, de nombreuses actions unitaires sont annoncées. Les syndicats de la région parisienne se rassembleront devant l'UCANSS, tandis qu'un peu partout en province des rassemblements sont prévus devant les CAF, les ARS ou les préfectures.
A Marseille, l'action prévue en préfecture a reçu le soutien de l'interprofessionnel. Cependant, la préfecture refuse de recevoir une délégation pour cause de visite de Jean Castex. Pour Denis Lalys, c'est une occasion ratée : « Dommage, car nous aurions bien voulu le rencontrer pour lui faire part de nos revendications. Nous n'avons d'ailleurs pas annulé notre demande pour être reçus. Et de toute façon, un rassemblement reste prévu devant la préfecture. »