Arkema : Le lock-out patronal, déjoué par la CGT
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Michèle a toujours travaillé. Vendeuse en mercerie, ouvrière de production dans l’imprimerie puis employée de bureau, elle vit aujourd’hui avec 800 euros par mois. « Ma pension de retraite part toute entière dans le loyer de notre appartement parisien. Avec son petit salaire de peintre en bâtiment, mon mari paie le reste à vivre. Mais une fois qu’il sera en retraite? » Affiliée à aucun parti ni aucun syndicat, Michèle manifeste aujourd’hui pour la première fois, parce que « là, ça dépasse les bornes, il faut réagir. Il faut que tous les retraités en état de marcher se bougent. »
Plusieurs mesures politiques l’ont poussée à battre le pavé avec les autres retraités: la baisse du taux du livret A de 1,25% à 1% en août dernier et la diminution des remboursements de frais d’optique prévue en 2015.
Michèle pourrait aussi parler du gel des pensions de retraite jusqu’en octobre 2015 (excepté les retraités modestes touchant moins de 1200 euros qui bénéficieront d’une hausse de 0,6% soit environ 60 euros par an pour une pension de 900 euros), de la fiscalisation du bonus de 10% des pensions de parents de trois enfants et plus, la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), de la suppression de la demi-part fiscale pour les veufs et veuves…
Des mesures que dénonçait déjà en juin dernier la CGT, lors de la dernière mobilisation nationale.
Ces réformes ne vont pas arranger la situation financière de Michèle, déjà sur le fil du rasoir. Depuis des années, elle fait des économies de bouts de chandelle pour rentrer dans ses frais. »Je me prive de coiffeur et de tous ces petits riens que nous, retraités, avons envie de faire ». Et puis, elle s’est mise à préparer des plats cuisinés comme le boeuf bourguignon « plus nourrisants et moins cher qu’une pièce de rosbeef à 30 euros le kilo! » Quand aux clémentines, elle n’en achète plus. Mais « je ne suis pas à plaindre » tempère-t-elle. « Mon voisin retraité du rez-de-chaussé, lui, fait les poubelles. »
L’Union Confédérale des Retraités (UCR) s’inquiète depuis des années de la paupérisation grandissante des retraités. François Thiery-Cherrier, secrétaire général de l’UCR CGT aime à rappeller que plus d’un retraité sur 10 vit en dessous du seuil de pauvreté.« La retraite, ajoute-t-il, c'est le fruit d'un travail. Pas un luxe, nous demandons au gouvernement de mettre en place des mesures qui permettent aux retraités de vivre dignement. »
La CGT demande un rattrapage immédiat de 300 euros pour toutes les retraites, la revalorisation des pensions et des retraites indexées sur les salaires moyens, le minimum retraite égal au smic (que la CGT revendique à 1700 euros pour une carrière complète) et le rétablissement de la ½ part fiscale pour le calcul de l’impôt sur le revenu. (lire Les revendications de l’UCR CGT)
Parti de l’hôpital Georges Pompidou, dans le 15ème arrondissement de Paris, le cortège grisonnant s’achemine doucement vers le siège de France Télévisions. Les manifestants regrettent la présence des jeunes et des actifs, absents de la mobilisation. « Il nous faut de la voix! Nous, on ne peut plus crier » déplore Michèle qui conclut son baptème du feu revendicatif en disant « il est temps que François Hollande prenne sa retraite, à 800 euros, comme moi! »
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