La France crie famine, les industriels font des profits record
Début septembre, les Restos du Cœur lançaient un appel à l’aide. Avec la hausse des prix alimentaires, l’association n’arrive plus à répondre à l’afflux de... Lire la suite
Au moins 120 initiatives unitaires, des rassemblements et manifestations dans 95 départements, ce sont des milliers de retraité.es en colère qui sont descendus dans la rue dans toute la France ce 26 mars 2024 pour dire leur ras-le-bol face à l'effondrement de leur pouvoir d'achat. A Paris, des centaines de retraités ont attendu devant Bercy d'être reçu par Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, en vain.
Devant le ministère et sous la pluie, Cathy Cau, secrétaire générale de l’UCR CGT (la CGT des retraités.e) explique les raisons de la colère des retraités désemparés face à la hausse des prix : « 11% des 9,1 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté sont des retraités. En 2023, 50% des 17, millions de retraités ont des pensions inférieures à 1570 euros brut mensuel. » Et d'égrainer les hausses qui s'accumulent : « produits alimentaires + 19% en 2023, électricité + 25%, gaz + 25,2%, transports + 8,6% … » L'augmentation des retraites de 4, 9 % en novembre 2023, puis celle (non décidée par le gouvernement mais imposée par la loi du fait de l'inflation) de 5,3% en janvier 2024 ne permettent toutefois pas de rattraper les pertes de pouvoir d'achat abyssales.
Les attaques contre la Sécu avec notamment les augmentations des franchises médicales, les autorisations de dépassement d'honoraires, les modifications sur les affections de longue durée et les transferts de coût vers les mutuelles augmentent leur tarif affectent les retraités plus durement encore que l'ensemble de la population. « Ils sont en train de détruire ce que nous avons construit ensemble depuis 1945 avec la Sécu, la santé, l'assurance chômage » fustige Didier Hotte, représentant national de FO retraités. Même discours de la part de Maud Giloux, dirigeante de la CFE-CGC retraités, qui dénonce la volonté de reprise en main de l'Etat sur l'assurance chômage et se réjouit toutefois de la pérennité du collectif des 9 organisations de retraités créé il y a maintenant dix ans : « On se réunit plusieurs fois par an sur les questions du pouvoir d'achat, de la santé et des territoires. Il est scandaleux que Bruno Le Maire ne nous ait pas reçu aujourd'hui, mais on va continuer. » Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT présent lors du rassemblement à Bercy devait lui aussi se réjouir de cette action unitaire.
Dans son intervention devant le Ministère, il devait notamment rappeler la gravité des attaques contre le système des retraites, l'assurance chômage, les allocataires du RSA, les privés d'emplois et tous ceux qu'on stigmatise comme « assistés ». Et d'en appeler à la solidarité entre actifs et retraités.e et à la poursuite des actions contre la casse des services publics et de la protection sociale.
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