General Electric : deux syndicats demandent la suspension du PSE
La CGT et la CFDT réclament la suspension, durant la période de confinement, du plan social de General Electric (GE) visant à supprimer des centaines d’emplois en France. Lire la suite
Évoquant sa dette et une baisse de son chiffre d’affaires, le groupe SoLocal, propriétaire des Pages Jaunes et de Mappy, annonçait vouloir supprimer près d'un quart de ses effectifs en février dernier. Soit plus de 1000 personnes licenciées dans les deux prochaines années. Ce 12 avril, à Boulogne-Billancourt, devant le siège, comme partout en France sur les sites de l’entreprise, les salariés étaient mobilisés.
La CGT du groupe, au sein d'une intersyndicale qui regroupe tous les syndicats de l’entreprise (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Syndicat autonome SoLocal) appelait les salariés à la grève sur tous les sites de l’entreprise et à des rassemblements de 12 heures à 15 heures, après que des assemblées générales ont eu lieu ces derniers jours dans les différents sites.
Les salariés de #SoLocal seront en grève jeudi 12 avril pour protester contre le plan social de la direction #PagesJaunes pic.twitter.com/H23X0jbn3X
— Les Salariés de PagesJaunes (@SalariesSoLocal) 10 avril 2018
Dans toute la France, au moins 1200 suppressions de postes, 14 agences menacées de disparition dans des bassins d'emploi où leur présence est presque vitale, voilà le plan de la direction du groupe. Les salariés ont donc interpellé des élus dans les territoires et obtenu, de la part de différentes couleurs politiques, des soutiens affichés, notamment via des présences sur les sites, lors de mobilisation, comme à Boulogne aujourd’hui.
Le plan de la direction prévoit le regroupement des salariés dans des « hubs » – ils seront seulement 5 dans toute la France – et engendre des propositions de mobilité inapplicables et cyniquement faites par la direction. Alors qu’elle annonce 1200 licenciements, les chiffres seront plus élevés en bout de compte. Avec la suppression de sites, les propositions de mobilité ne se concrétiseront pas toutes et sans doute pas à poste égal et compétences égales.
Le militant CGT évoque le chiffre de 1500 personnes qui seront, soit licenciées, soit forcées de quitter l'entreprise, parfois avec un cynisme assumé. En témoigne une anecdote, rapportée par les syndicalistes sur place ce matin : lors d'une réunion à Toulouse avec le directeur des ressources humaines du groupe qui annonçait le plan de restructuration, un employé l'interpelle sur les propositions de mobilité qui lui ont été faites ainsi qu'à son épouse, l'une à Paris, l'autre à Bordeaux, et demande qui gardera leur enfant de 6 ans. Le DRH, devant l'assemblée, lui propose une discussion plus tard, en face à face, afin d'aider à corriger la situation. Il finira par dire au salarié qu'il n'a qu'à démissionner.
L'entreprise va bien. Très bien même. Fabrice Roy explique que « les résultats nets de SoLocal ont atteint les 336 millions d'euros, l’année passée. Avec une marge d’exploitation qui dépasse les 20 %, les licenciements sont là pour permettre un coup financier. À la clé, pour certaines personnes à la direction, une manne de plusieurs millions d’euros à se partager, grâce à des stock-options ».
Le groupe est plombé par une dette qui remonte à 2006, renégociée depuis, qui résulte d’un montage financier en LBO (leverage buy out) ou rachat d’entreprise par endettement. Mais le motif principal invoqué par le groupe à l’appui de son plan de licenciement est la baisse du chiffre d’affaires. Reconnue par les salariés, elle s’explique par une faiblesse dans la création de produits.
Le savoir-faire des salariés est défendu, avec l'expertise des syndicats qui – sans faire de cogestion – ont la volonté de discuter avec la direction. Le groupe n’a pas réussi à transformer son meilleur atout, les données sur les entreprises et les commerces disponibles dans les Pages jaunes, en un outil de création de richesse dans le monde numérique. Fabrice Roy évoque sa crainte que « le groupe soit englouti par les gros acteurs du numérique, alors que d’autres équivalents des Pages Jaunes françaises, en Europe, ont réussi, eux, à développer leur outil ».
Les salariés sont pourtant prêts à évoquer une transformation de l’entreprise, qui permette d’aborder l’univers numérique sans pour autant détruire les emplois. Expertise économique, comptable et juridique à l’appui, ils entendent démontrer qu'il n'y a aucune perspective dans le plan présenté par la direction.
Fabrice indique aussi qu’ils proposent « un plan alternatif pour qu'il n'y ait pas de départ contraints ou alors le moins possible », en faisant du groupe « une structure compétitive avec une offre commerciale qui pourrait être très forte sur ce domaine concurrentiel du référencement et de la visibilité des commerces en ligne ».
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