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AUSTÉRITÉ

Loi de Finances 2015, l'année du rabot

29 décembre 2014 | Mise à jour le 4 avril 2017
Par | Photo(s) : DR
Loi de Finances 2015, l'année du rabot

Sans surprise le projet de loi de finances 2015 (PLF), adopté le 18 décembre, s’inscrit sous le signe des économies budgétaires. En clair sous le signe de l’austérité. Alors qu’ en France et en Europe, ces politiques font la preuve de leur innéfficacité et de leur nocivité.

En effet, le gouvernement prévoit 50 milliards d’euros de coupes dans les dépenses sur les trois prochaines années, dont, en 2015, 19 milliards pour les dépenses de l’Etat et 11 milliards pour les dotations de l’Etat aux collectivités locales. L’assurance maladie et les autres postes de protection sociale, verront respectivement leurs budgets amputés de 3 et 6 milliards d’euros.

COUP DE RABOT BUDGÉTAIRE

Bercy va procéder à un coup de rabot budgétaire sur de nombreux postes de dépenses. Si le gouvernement prévoit de maintenir son effort pour les secteurs de l’enseignement, de la justice et de la sécurité, il propose de supprimer 11 800 postes dans les autres administrations. En réduisant le nombre total de fonctionnaires de 1 200, ainsi qu’en maintenant le gel de leur point d’indice, le gouvernement espère économiser 1,4 milliards d’euros.
Sur le chapitre assurance santé, aucun déremboursement de médicaments en vue. Michel Sapin espère cependant pouvoir faire des économies en privilégiant la santé ambulatoire, en maîtrisant le prix des médicaments—notamment grâce aux génériques—et en regroupant les centres hospitaliers. Mais derrière cette formule, pointe la menace de création de déserts médicaux.

ALLÉGEMENT DE L’IMPÔT

La loi de finances prévoit aussi de réduire certaines recettes de l’Etat. C’est le cas pour l’impôt sur le revenu, via la suppression de la première tranche d’imposition. La part des revenus inférieure à 9 690 euros annuels ne sera plus imposée. Le gouvernement évalue à 3,2 milliards d’euros l'impact de cette mesure qui devrait toucher neuf millions de ménages. Que faut-il en attendre ? Nous avons interrogé Alexandre Derigny, secrétaire général de la fédération CGT des Finances;

Mais c’est au niveau des entreprises que l’effort, en terme de baisse de fiscalité, est le plus important. L’Etat, malgré le peu de résultats obtenus jusqu'à présent, prétend encourager les entreprises à embaucher et à investir avec le Pacte de Responsabilité et de Solidarité, mais aussi grâce au Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE). Ce dernier représente, pour le Trésor Public, un manque à gagner de 20 milliards d’euros.

En contrepartie, Bercy prévoit d’augmenter de 2 centimes par litre la taxe sur le diesel. Si cette mesure semble devoir toucher aussi bien les ménages que les entreprises, le poids de celle-ci sera davantage supporté par les ménages notamment les plus modestes qui n'ont pas les moyens de vivre près de leur lieu de travail.

DES CHIFFRES OPTIMISTES

Le gouvernement défend son projet de budget au nom de la relance de l'emploi et du respect des niveaux de déficits publics acceptables par Bruxelles. Selon les prévisions du gouvernement, le déficit devrait atteindre 4,3 pour cent du PIB en 2015, et franchir la barre des 3 pour cent—prévue par les traités européens—dès 2017.
Cependant, ces calculs se basent sur une croissance à 1 pour cent en 2015, prévision jugée optimiste par le Haut Conseil aux Finances Publiques…