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FUMEL

Lot-et-Garonne. Le Fumélois la joue collectif

6 janvier 2015 | Mise à jour le 4 avril 2017
Par | Photo(s) : Ève Scholtes
Lot-et-Garonne. Le Fumélois la joue collectif

La population du bassin attribue un carton rouge aux projets que leur réservent les industriels du territoire et l'État en matière d'emploi, de santé et d'éducation. Réunie en collectif, elle mobilise depuis septembre un nombre croissant de mécontents.

L'emploi est menacé à Tarkett Bois, qui jettera 120 personnes sur le trottoir le 31 décembre, et à MetalTemple Aquitaine, dont les 133 salariés en grève seront fixés sur leur sort le 19 janvier. L'hôpital et les établissements scolaires du territoire ne sont pas mieux lotis. L'ouverture du Pôle de Santé du Villeneuvois entraîne la suppression de 10 postes à Fumel.

L'EFFERVESCENCE POUR SOIGNER LE MAL

Elle interroge aussi la prise en charge future des patients et les conditions de travail à venir des agents. La redéfinition, par la locataire de la rue de Grenelle, de la carte de l'éducation prioritaire exclut toujours à ce jour le collège de Libos du dispositif de réussite scolaire. « Si on ne réagit pas, nos enfants, nous et nos parents seront victimes d'une double peine ; vire d'une triple ou d'une quadruple », explique Marie-Chantal Joseph-Edmond, aide-soignante. C'est quoi notre avenir si les plus jeunes voient leurs conditions d'étude se dégrader, si leurs parents n'ont plus d'emploi ou ne peuvent plus se soigner, si les plus âgés ne sont plus pris en charge ? Un emploi industriel, ce sont 4 emplois induits. Tout le monde ici, jusqu'aux commerçants et aux artisans, a conscience de l'importance de défendre l'emploi, public et privé, et l'éducation. »

REFUSER L'AGONIE, TOUS ENSEMBLE

Le chômage frise les 25% dans le Fumélois. La ville de Fumel, seule, occupe le 12e rang au classement des attributions du RSA en Aquitaine qui compte 275 communes. « La création d'un premier collectif pour l'emploi, répondait à une nécessité », explique William Boucharel, le secrétaire de l'union locale CGT de Fumel. Une première manifestation rassemble le 13 septembre plus de 300 personnes dans les rues de la ville. « Il fallait donner une suite et construire une convergence revendicative, notamment avec le collectif qui s'était créé pour le maintien du Fumélois au sein du réseau de réussite scolaire (RSS) », ajoute celui qui est aussi secrétaire CGT du comité d'entreprise à MetalTemple Aquitaine.

Un collectif unitaire naît alors, dont le mot d'ordre rassemble sous la bannière “Pas de Fumel sans emploi”. Discussions, réunions publiques, distributions de tract, Facebook, occupations d'écoles conduisent à une seconde manifestation, appelée le 29 novembre.

Un succès : un millier de personnes défile à Fumel. Les manifestants suivent un parcours symbolique qui croise tous les sites où l'emploi, l'éducation et la santé sont menacés. « On a réglé certaines situations, notamment obtenu le maintien des établissements scolaires de Fumel dans le dispositif RSS, et les habitants ont compris que les problèmes du territoire les concernaient tous, conclut William Boucharel. Mais on ne s'en contente pas et on veille à ce qui est gagné pour les uns ne soit pas perdu pour les autres.

William Boucharel, secrétaire de l'union locale CGT de Fumel 

et Chantal Joseph-Edmond, aide-soignante