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MacDo : la bataille s’amplifie

27 mai 2016 | Mise à jour le 14 février 2017
Par | Photo(s) : DR
MacDo : la bataille s’amplifie

« Nous sommes de plus en plus nombreux, en lutte, à converger avec votre mouvement », se réjouit le responsable syndical de l'UD-CGT du Val-d'Oise. Il félicite la centaine de salariés et militants qui ont fait le déplacement ce samedi 30 avril à Montigny-les-Cormeilles pour mener une énième action chez le roi du burger.

Comme les précédentes et celles à venir, la mobilisation du jour s'inscrit dans le prolongement de la campagne « Fight for 15 » lancée aux États-Unis pour le doublement du salaire horaire minimum.
En France, deuxième marché mondial de l'enseigne, la revendication phare est d'obtenir l'équivalent américain, soit 13 euros de l'heure. Mais pas seulement : « Nous exigeons aussi la relocalisation des profits que Mac Donald fait disparaître des bilans depuis des années, sans payer le moindre impôt en France, sans jamais augmenter les salaires », lance une militante.

« Pas question de laisser les actionnaires se bâfrer de profits, tandis que pour les salariés, c'est la précarité généralisée, il faut faire tomber ce système ! », enchaîne Laurence Bernard (UD-CGT 95).

Salariée de MacDo Grand-Est, Cassandre en est à sa sixième action « Mac Do »: « Après celles de gare du Nord et de l'Est, les salariés de Quick, de Burger King et de Starbucks coffee ont rejoint le mouvement pour exiger le même salaires pour tous, des primes, des conditions de travail décentes et pour faire converger nos luttes contre ce gouvernement et sa loi “travail” qui veut nous diviser pour mieux régner, nous formater, faire de nous des machines. »

Les prises de parole s'enchaînent au mégaphone. Ambiance solidaire, mais tonalité à l'offensive en cette veille d'un 1er mai particulier : c'est, en effet, le 80e anniversaire du Front Populaire, et de la conquête des premiers congés payés. Des conquêtes sociales « qu'ils veulent effacer, alors, demain, tous ensemble au défilé pour leur dire que cette société-là, on-n'en-veut-pas ! »

HUMEUR

L'Uber et l'argent d'Uber

Tandis que le gouvernement s'applique à libérer le marché du travail de toute entrave, avec sa loi « travail » qui ubérise le salariat, l'administration francilienne de l'Urssaf, elle, avance en sens inverse. Et engage deux procédures contre Uber.

La première vise à faire reconnaître le statut de salariés aux chauffeurs de la plate-forme, considérés par Uber comme travailleurs indépendants.

Selon la « pointilleuse » administration, le lien de subordination entre la société Uber et ses chauffeurs existe bel et bien, et rien ne sert d'ubériser en rond pour y déroger. Après les avoir requalifiés en salariés, l'Urssaf francilienne a logiquement activé la plus « antilibérale des mesures administratives » : un rappel des cotisations sociales correspondantes, autrement dit, un redressement fiscal de quelques millions d'euros.

Seulement voilà, l'entreprise Uber, tout à sa modernité, continue de refuser d'honorer sa dette. Le dossier va donc passer aux mains du tribunal des affaires de Sécurité sociale, qui statuera.

Mais ce n'est pas tout. Dans la foulée de cette première procédure, l'Urssaf en a engagé une deuxième – au pénal, pour travail dissimulé – fondée sur le principe du détournement de statut. De son côté, Uber fait valoir ses atouts de modernité : son modèle économique low-cost, la flexibilité de ses chauffeurs même pas salariés, leur disponibilité 24/24 heures…

Mais rien n'y fait, l'Urssaf, à raison, veut, sinon Uber, l'argent d'Uber.