Quand le patronat s’exonère
Les négociations sur les régimes de retraite complémentaire Arrco et Agirc ont abouti, vendredi dernier, à un projet d’accord entre le patronat et trois organisations... Lire la suite
En direct de la négociationD'entrée de jeu, le MEDEF a lancé l'offensive comme en témoignent les messages envoyés depuis la table des négociations par Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l'Ugict-CGT et membre de la délégation CGT.
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Pour les amis de Pierre Gattaz : le nouveau régime unique de retraite complémentaire doit servir de référence au gouvernement Macron pour élaborer sa réforme des régimes de base et des régimes spéciaux. Pour le patronat, il s'agit donc de profiter de cette fusion pour imposer la baisse généralisée des retraites. Pour l'encadrement, la fusion est évidemment décisive car le régime Agirc est un élément structurant du statut cadre. D'ailleurs l'accord Arrco-Agirc prévoyant la fusion avait acté une négociation sur la « notion d'encadrement ». Elle a depuis été réclamée par toutes les organisations syndicales, en préalable à la fusion. C'est une « arlésienne », ironise la secrétaire générale de la CGT cadres, Marie-José Kotlicki. Le patronat traîne les pieds pour ouvrir ce débat. Il y est encouragé par le chef de l'État et ses ordonnances de réforme du Code du travail qui renvoient à l'entreprise la définition de l'ensemble des droits au travail, tandis que le statut de l'encadrement vise à instaurer des droits interprofessionnels.
Plus largement, cette fusion se profile dans un contexte de remise en cause de la protection sociale. Le Medef campe depuis des années sur sa position de ne pas mettre un sou de plus dans les retraites, que ce soit pour le régime de base ou pour les complémentaires, pas plus qu'il ne consent à augmenter les ressources du régime d'assurance chômage. « En gelant définitivement les ressources financières de ce nouveau régime, le Medef veut imposer la baisse généralisée des retraites », s'inquiète la CGT des cadres et ingénieurs. Baisses drastiques pour tout le mondeS'appuyant sur des données fournies par les services techniques des régimes à la demande de la CGT, l'Ugict-CGT redoute en effet que le rapprochement des règles ne conduise à une baisse du montant des pensions — qu'elle évalue « au moins à 9 % » dans les quinze ans à venir — et à un « effondrement du niveau des pensions par rapport aux salaires de fin de carrière ». Avec la disparition de la garantie minimale de 120 points de retraite — soit 2 089 euros par an pour une carrière complète —, les femmes cadres, en général sous-rémunérées, seront particulièrement pénalisées par cette fusion. Quant à l'âge de départ à la retraite, il devrait également être modifié par cette fusion. En effet, pour liquider leur retraite avant 67 ans sans pénalités, les personnes nées après le 1er janvier 1957 devront travailler une année supplémentaire au-delà de l'âge auquel elles bénéficient d'une retraite à taux plein dans leur régime de base, explique l'Ugict-CGT sur son site Internet dans un argumentaire qui décrypte la fusion. « Les salariés qui ne prolongeraient pas leur activité se verraient appliquer pendant trois années 10 % d'abattement sur le montant de leur pension, sauf s'ils sont exonérés de CSG. » |
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Lors de la première séance de négociations, le Medef a de nouveau refusé toute augmentation des ressources des régimes et proposé de réduire encore les droits des... Lire la suite