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BANDE DESSINÉE

Mémoire d’Arménie

23 avril 2015 | Mise à jour le 13 mars 2017
Par | Photo(s) : DR
Mémoire d’Arménie

À l'heure où l'on commémore le centenaire du génocide des Arméniens par l'empire ottoman, Le fantôme arménien » retrace, en une poignante BD, le voyage mémoriel d'un couple de la diaspora.

«Le Génocide des Arméniens, de 1915 à 1917, constitue le premier génocide du XXe siècle. Perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire Ottoman, il a rayé de la carte près de 1 500 000 Arméniens, sur une population totale d'environ 2 millions de personnes. Ces faits historiques ont été reconnus par une loi de la République Française en 2001.» (source: Association pour la recherche et l'archivage de la mémoire arménienne – ARAM )

Pour réaliser cette bande dessinée documentaire, les journalistes Laure Marchand et Guillaume Perrier – ayant vécu dix ans à Istanbul et publié une enquête sur la mémoire du génocide- ont suivi le voyage en Turquie de Christian Varoujan Artin, animateur du centre ARAM fondé par son grand-père et de son épouse Brigitte Balian.

Au printemps 2014, le couple décide, pour la première fois, de se rendre sur le territoire turc pour y organiser – sur l'un des lieux où furent «raflés» les Arméniens – «99 portraits de l'exil, 99 photos de survivants du génocide des Arméniens».

On s'en doute, ce périple «au risque de piétiner les ossements des ancêtres», est riche en émotions pour Varoujan et Brigitte. D'autant que l'État turc se refuse toujours à reconnaître officiellement ce génocide et que les traces des Arméniens – et du négationnisme – affleurent dans les mémoires et imprègnent toujours la société turque.

À la fois didactique et très vivant, grâce aux nombreux témoignages des personnes rencontrées lors de cette quête de mémoire, Le fantôme arménien est aussi une belle réussite graphique que signe Thomas Azuélos.

Les auteurs y font aussi preuve de l'humour caractéristique des survivants…
Mais surtout, ils livrent ici une réflexion approfondie qui porte à la fois sur l'histoire arménienne et sur l'amnésie institutionnalisée en Turquie. Car, comme toute mémoire occultée, cet «héritage d'une conscience atrophiée» sape les fondations de la construction d'un État démocratique.

 

Le fantôme arménien,
de Laure Garcia,
Guillaume Perrier et Thomas Azuélos.
Éditions Futuropolis.
128 p., 19 euros