Molex. Une belle « victoire de la dignité ».
Le conseil des prud'hommes de Toulouse a requalifié les licenciements prononcés en 2010 pour une cause économique, en jugeant qu'ils n'obéissaient en réalité qu'à une logique financière. Ce que les salariés n'ont jamais cessé de clamer avec la CGT. Le tribunal a donc condamné la maison mère Molex Inc, basée aux États-Unis, à leur verser 14 millions d'euros d'indemnités.
Une belle « victoire de la dignité », qui intervient toutefois quatre ans après la fermeture de l'usine. Malheureusement, les indemnités ne remplaceront pas les emplois perdus. 283 salariés se sont retrouvés sur le carreau avec la fermeture de l'usine. Aujourd'hui, 140 ont retrouvé un emploi en CDI, mais souvent « avec une importante perte de salaire et des conditions de vie dégradées », souligne Guy Pavant. Surtout, 114 n'ont retrouvé aucun travail et survivent avec le RSA.
Ironie du sort, le jour où le tribunal des prud'hommes de Toulouse rendait son jugement dans l'affaire Molex, 1 500 salariés d'EADS Astrium manifestaient dans les rues de la ville contre un « plan de sauvegarde de l'emploi » uniquement destiné à gonfler les dividendes versés aux actionnaires du groupe.
« Il est urgent que l'État prenne enfin ses responsabilités dans la lutte contre le chômage, en commençant par imposer par la loi, au grand patronat, l'interdiction des licenciements boursiers », déclare la CGT, dans un communiqué.