26 août 2017 | Mise à jour le 17 juillet 2017
Après une décennie passée avec le groupe de filles Face à la mer, Géraldine Torres poursuit sa route en solo, entamée en 2011. Le 21 juillet, elle sort un premier album engagé et prometteur.
Après le conservatoire de musique, une école de théâtre et de cirque à Toulouse, Géraldine Torres rejoint adolescente la Caravane des quartiers, formidable initiative née à la suite de la « Marche des beurs », à la fin des années 1980, qui sillonnait les cités, en impliquant les habitants dans des événements festifs et culturels. Là, elle y croise de nombreux groupes de rock dont la Mano Negra qu'elle suivra sur plusieurs dates en Espagne. Elle fonde par la suite un groupe exclusivement féminin, Face à la mer, avec qui elle tournera durant dix ans, avant d'entamer une carrière solo en 2011. Aujourd'hui, elle sort son premier album, « La vie sur les os » où les morceaux entre tango et rock and roll, en français et en espagnol, dénoncent bien souvent un monde qui part en vrille. Dans La Moneda, elle rappelle le suicide de Salvador Allende, le 11 septembre 1973, bien avant que les tours ne s'effondrent à New York, mêlant subtilement les sons d'archives et la guitare raffinée de Yann Pompidou.
« Si vous n'étiez si belliqueux, trônant sur ce grand capital, distribuant à qui mieux mieux un virtuel digital (…)/ Si vous n'aviez choisi l'enfer lorsque le pire est à venir, je vous aurais écrit une chanson d'amour. » Dans Les murs, la chanteuse nous dit sa colère face à un monde où règnent les injustices. Même chose dans Quand on y pense où elle fustige l'argent roi ou encore dans Vile morale. Avec des textes forts qui savent être poétiques, appuyés par une voix franche et des accords de guitares bien léchés, Géraldine Torres nous livre un bel album où l'amour n'est pas absent. Comme elle le chante : « Après l'acide, le goût du miel »…
La vie sur les os de Géraldine Torres. Tartina Kounini, 13 euros.