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Nice, baie des anges et des morts suspectes

21 juillet 2018 | Mise à jour le 13 juillet 2018
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Nice, baie des anges et des morts suspectes

Quelle est la recette d'un très bon premier polar ? Dans un saladier, puisque l'intrigue se passe à Nice, mélangez une détective privée quinquagénaire, Ghjulia Boccanera – Diou, pour les intimes – son colocataire Dan, son ex – un flic nommé Jo – ainsi qu'un entourage pittoresque et un nouveau client, Dorian – jeune homo à la gueule d'ange, anéanti par la mort de son ami…

Le lecteur s'attachera vite à cette Diou qui tente d'élucider les morts qui rythment son enquête. C'est que Michèle Pedinielli, ancienne journaliste et prometteuse jeune romancière, d'une plume enlevée, joue avec finesse de tous les codes du genre. Sa détective atypique, pas fan des marmots mais véritable accro au café, est aussi entêtée qu'attachante. Entourée de la communauté un peu borderline qui gravite autour d'elle, Diou va arpenter les rues du vieux Nice qu'elle croyait si bien connaître. Sauf que, sous le ciel ensoleillé du Midi, il y a aussi des coins sombres où grenouillent fachos et homophobes, hommes d'affaires et politiciens.

De (fausses) pistes en coups fourrés, de rencontres déterminantes – notamment celle avec Shérif, un inspecteur du travail intransigeant – en désagréables guets-apens, tous les ingrédients d'un bon polar sont là. Avec en prime, cette marque sociale, cette vision critique de notre société individualiste, qui fait le sel – et ici le pistou – d'un roman noir de bonne tenue.

BoccaneraMichèle Pedinielli, L'aube noire, 224 pages, 17,90 €