Toutes les inquiétudes de la CGT sont confirmées
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Quelques milliers de personnes se sont retrouvées sur l’esplanade des Invalides autour d’un concert de jazz et de prises de paroles des responsables syndicaux. Au programme : l'affirmation de l'exigence de retrait du projet de loi dit « Travail », et une réflexion sur les suites à donner au mouvement. Si le gouvernement semble bien déterminé à faire passer coûte que coûte son projet, les organisations syndicales haussent le ton et appellent à redoubler d'effort pour rassembler largement et faire grandir la mobilisation dans les entreprises.
A Lorient, les ports de Keroman et Kergroise tournaient au ralenti depuis le matin suite à l’appel au blocage de l’union locale CGT. Un exemple important pour toutes les entreprises, devait souligner le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Appelant à développer les mouvements de grèves et de débrayages, il soulignait aussi que ce sont les salariés qui décident de leurs formes de luttes.
De son côté, Eric Beynel, porte parole de l’union syndicale Solidaires, pointe aussi la « nouvelle étape dans la répression » des manifestants, en évoquant les multiples arrestations en marge des manifestations du 1er mai et du 28 avril. « Les jeunes ont lancé le coup d’envoi le 9 mars », explique-t-il, il faut à présent, selon lui, continuer « de jour comme de nuit, jusqu’au retrait ».
Le message lancé au gouvernement est clair : ni amendement, ni édulcoration, ce que demandent les organisations syndicales, c’est le retrait pur et simple de ce projet de loi.
Une exigence qui s'entend aussi dans les universités et les lycées. Tous dénoncent la menace d'inversion de la hiérarchie des normes.
Tous en appellent à la convergence syndicale. Les étudiants peuvent être une « forme de soutien » aux syndicats de travailleurs, explique Lucie, étudiante, et inversement, « les travailleurs ont une force de blocage économique », poursuit-elle, « leur grève a un fort poids économique. »
Pour Thierry Docaigne, de l’union locale CGT du Havre, la présence de la CGT permet aussi de canaliser la fougue des jeunes, parfois « peu éduqués politiquement ». Alors que la tension monte entre les manifestants et les CRS, venus en nombre pour encadrer le meeting, le syndicaliste, qui bat régulièrement le pavé « depuis 1962 », tente d’apaiser. « On dit aux jeunes que ça ne sert à rien de se mettre face à face avec les CRS (…) On n’est pas là pour casser du CRS, on est là pour faire retirer un projet de loi. »
Pour le Havrais, si l’action est syndicale, il n'empêche qu'à un an, presque jour pour jour de l’élection présidentielle et des législatives qui suivront, Thierry Docaigne le promet : « on s’en souviendra en 2017 ! ». Et il n’est pas seul dans le cas. Laurent Gréaume, secrétaire CGT du CE de Chevron, était aussi parmi les manifestants. Avec son syndicat, il interpelle régulièrement ses élus locaux sur le sujet mais « on leur a dit, en haut, qu’il fallait voter comme ça, alors ils s’y plient. »
Tous les députés cependant ne s’y plient pas. Le rapporteur de la loi, Christophe Sirugue (PS), annonçait lundi qu’il manquait une quarantaine de voix pour atteindre la majorité à l’Assemblée nationale. Devant le risque de fronde au sein de la majorité, la ministre du Travail, Myriam El Khomri recevait, mardi, les chefs de file des « frondeurs » pour tenter de les convaincre…
Aussi, le gouvernement agite-t-il le spectre du « 49-3 » pour passer en force. « On s’y attend gros comme une maison, » s’exclame Laurent Gréaume. Bref, encore une fois se profile l'hypothèse d'un déni de démocratie.
Les conséquences d'un tel choix seraient lourdes. Avec l'inversion de la hiérarchie des normes, et donc sans le socle qu’offre le code du travail, obtenir un accord d’entreprise favorable, « pour une entreprise comme la nôtre, où on est ultra-syndiqués et ultra-organisés, ça deviendrait compliqué, mais pour les petites entreprises autours de chez nous où c’est déjà la galère, là, ça serait la fin ».
« Ceux qui, il y a quelques années, disaient être contre cette procédure l’utilisent aujourd’hui », s’amuse Thierry Docaigne, avant de déplorer « un affaiblissement de la démocratie ! (…) ça dit tout. »
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