L’avenir de la centrale de Cordemais de nouveau en suspens
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Dans les centrales d'EDF, les premières assemblées générales de salariés, qui rassemblent en moyenne 20 % des personnels, le montrent déjà : la mobilisation du 19 septembre contre le projet Hercule s'annonce très suivie.
Relayé par l'ensemble des syndicats d'EDF, l'appel national et intersyndical à la grève a essaimé hors du giron d'EDF, jusque dans les entreprises électriques et gazières (IEG) telles qu'Engie (ex-GDF), la Compagnie nationale du Rhône, Storengy, GRT Gaz, GRDF, Framatome.. qui ont toutes appelé les salariés à la grève. Et pour cause, selon Sébastien Ménesplier, le secrétaire général de la Fnme-CGT : « Tous ont parfaitement compris que l'objectif du plan Hercule, c'est de rééditer ce qui a déjà été réalisé avec GDF et qui a abouti à sa privatisation et que, séparer production et distribution égale disparition d'EDF »
Privatiser EDF, encore détenue à 70 % par L'État, rien de bien nouveau à l'horizon : depuis les années 1990, sous l'impulsion de la Commission européenne et des gouvernements successifs, le processus de libéralisation du secteur de l'énergie est en cours, tous azimuts, et toujours suivant le même schéma : filialisation puis division des activités dont les plus rentables sont cédées au secteur privé afin de permettre aux nouveaux entrants de capter à peu de frais des parts de marché. Dès lors, pourquoi les syndicats sont aujourd'hui vent debout contre Hercule qui n'est qu'une énième étape de cette libéralisation engagée depuis 20 ans ?
Les précédentes phases de la libéralisation, notamment dans le secteur du gaz avec le démantèlement de GDF — devenue Engie en 2008 — montrent qu'à l'arrivée, cela n'a apporté aucun bénéfice, ni aux usagers ni aux entreprises (les prix de l'électricité ont bondi de 50 % en 10 ans, et de 5,9 % en juillet), ni au développement du parc de production d'électricité, ni à la sécurité, indique François Dos Santos, secrétaire général du CCE d'EDF. Voilà pour le volet macro-économique.
Sur le plan social, ce n'est guère mieux, la recherche de profits par les acteurs privés ayant entraîné un nivellement par le bas des conditions sociales et de travail pour l'ensemble des agents ; le transfert d'activités et de compétences vers une cascade des prestataires sous-traitants qui alimentent le dumping social, l'insécurité au travail et des installations ; la division entre catégories de salariés et la remise en cause des accords d'entreprise négociés par les syndicats. Sans compter le sous-investissement dans l'appareil productif : aucune centrale n'a été créée depuis 2011.
Autant de conséquences désormais largement expérimentées, à leur détriment, par salariés et syndicats qui expliquent en partie l'unité de ce front commun intersyndical inédit contre Hercule, considéré comme l'étape ultime du démantèlement d'EDF. « Nous refusons catégoriquement le plan Hercule, nous voulons lui donner un coup d'arrêt » a réaffirmé Sébastien Ménesplier lors de la conférence de presse du 17 septembre à la CGT.
Misant sur une mobilisation massive, la FNME-CGT veut faire de cette première journée d'action nationale « un levier. Pour construire un rapport de force avec le gouvernement et obtenir, dans un premier temps, un bilan des 20 années de la dérégulation de l'électricité ». Partant de quoi, la mobilisation se poursuivra en direction des citoyens-usagers, afin de les impliquer dans défense d'EDF et de sa maîtrise publique.
Voir la vidéo de l'interview de François Dos Santos au Café des Luttes, sur le Forum Social à la fête de l'Humanité, le dimanche 15 septembre :
Continuez à suivre les débats du Café des luttes ! Va-t-on vers un dépeçage d'EDF ? Posez vos questions dans les commentaires !
Publiée par NVO – La Nouvelle Vie Ouvrière sur Dimanche 15 septembre 2019
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