17 mai 2021 | Mise à jour le 10 juin 2021
Après 23 jours d’occupation de leur usine, les salariés de la Sam et leur syndicat CGT ont obtenu de meilleures conditions de reprise de leur entreprise que ce qui était initialement annoncé. Notamment en termes d'emploi. Un premier succès, mais tout n’est pas fini.
« Franchement, ce n'était pas gagné », analyse Ghislaine Gistau, déléguée syndicale de la Société aveyronnaise de métallurgie. Et pour cause. Placée en redressement judiciaire depuis décembre 2019, l'entreprise spécialisée dans la production de pièces pour Renault installée à Viviez, aux portes de Decazeville, se retrouvait, le 8 mars dernier, face une seule option possible quant à son rachat par un éventuel repreneur : celle présentée par l'industriel espagnol CIE Automotive.
CIE Automotive : un projet insuffisant
Le projet de celui-ci se traduisait par la reprise de « seulement 150 salariés sur 357 » et la prévision d’un chiffre d'affaires insuffisant ce qui, « à moyen terme, signifiait la fermeture de l'usine ».
Inacceptable pour les salariés qui, le 15 avril, cessaient toute production et livraison et décidaient d'occuper l'usine. L’occupation aura duré 23 jours.
23 jours de grève et d’occupation
La détermination a payé. « Après ces trois semaines, la démonstration a été faite que Renault avait besoin de ses pièces donc, de cette entreprise », constate la représentante syndicale, qui a négocié « une sorte de “protocole de fin de conflit” avec Renault qui voulait à tout prix que le travail puisse reprendre ».
Et les propositions faites par le constructeur sont d'une autre tenue que celles de CIE Automotive. « Nous avons obtenu des engagements sur le volet social avec notamment la reprise de 250 salariés au minimum, d'autres sur le chiffre d'affaires et le fait que Renault ne nous enferme plus dans une solution qui ne se limite pas qu’à des grands groupes. » Un premier succès pour les salariés qui, le 6 mai dernier, se prononçaient pour la reprise du travail.
Premier succès
D'autant que, comme le rappelle Ghislaine Gistau, « dans cet ancien bassin minier lourdement sinistré avec la fermeture des mines et la fin de la sidérurgie, la SAM est le premier employeur. Si ce fleuron industriel venait à disparaître, ce serait la catastrophe ». Issue pour l'instant évitée, « même si cela ne permettra pas la reprise des 357 salariés non plus ».
Reste la question du repreneur, toujours sans réponse. Les éventuels candidats au rachat de la SAM avaient jusqu’à ce lundi lundi 17 mai pour présenter leur offres respectives au tribunal de commerce de Toulouse.
Des offres de reprise attendues
« Ce qui est sûr, c'est que les offres de reprise par les potentiels repreneurs auront été travaillées sur ces bases, c'est-à-dire la reprise de 250 salariés au minimum et un chiffre d'affaires suffisant. Nous avons fixé les conditions et Renault les a mises par écrit », insiste Ghislaine Gistau, qui attend désormais des administrateurs judiciaires en charge du dossier les propositions des candidats.
On parle de trois offres potentielles. Il s’agira, et ce avec les salariés, de « les étudier, les négocier et les faire évoluer si possible ».
« Tout le monde est en attente », dit-elle. Les employés de la SAM, bien sûr. Mais avec eux, tous les habitants du bassin decazevillois.