12 septembre 2019 | Mise à jour le 12 septembre 2019
Ce vendredi 13 septembre, les trois syndicats représentatifs de la RATP (CGT, Unsa, CFE-CGC) appellent à la grève. Ils protestent contre le projet de réforme des retraites dont ils exigent le retrait. Ainsi que le démantèlement de leur statut.
« Perdre jusqu’à 524 euros par mois sur ma pension de retraite, pas question ! », titre le communiqué de la CGT RATP d’appel à la grève du 13 septembre. Une grève qui devrait être massivement suivie par les agents de l’ensemble des lignes parisiennes. Au point que, depuis le 10 septembre, la direction de la RATP a pris des mesures préventives en diffusant en boucle des messages d’avertissement sur les écrans de son réseau, y compris sur celui de la SNCF que la paralysie parisienne va inévitablement toucher.
Ce n’est qu’un premier avertissement avant le 24 septembre, journée nationale d’appel à la mobilisation contre le projet de démantèlement de l’ensemble de notre système de retraite et de notre protection sociale. Olivier Davoise, secrétaire général du syndicat CGT RATP Bus
À l’origine de ce mouvement social unitaire et d’ampleur inédite – la dernière mobilisation massive à la RATP date de 2007 – le projet Delevoye de réforme de notre système de retraite. Et cela tombe très mal pour le Premier ministre, Édouard Philippe qui doit, ce 12 septembre, présenter au Cese (Conseil économique, social et environnemental) le calendrier et la méthode qu'il envisage pour l'adoption de ce projet. À l’aune de quoi, le choix de la date du 13 septembre par les agents RATP n’a donc rien d’anodin :
« Ce n’est qu’un premier avertissement avant le 24 septembre, journée nationale d’appel à la mobilisation contre le projet de démantèlement de l’ensemble de notre système de retraite et de notre protection sociale », précise Olivier Davoise, secrétaire général du syndicat CGT RATP Bus.
La mobilisation s'annonce massive
Initiée par le syndicat majoritaire, Unsa RATP, la proposition d’une grève dès le 13 septembre a d'emblée fait mouche auprès d’une majorité d’agents, toutes couleurs syndicales confondues. « Dans les assemblées générales, les bases ont montré une très forte volonté d’en découdre, de se mobiliser massivement contre le projet de retraite à points qui non seulement ruinerait les futurs retraités, mais abolirait aussi le statut social de la RATP », précise Olivier Davoise.
À ce titre, une large partie de la presse s’est empressée de dénoncer le caractère corporatiste de la mobilisation et de parier sur son essoufflement rapide. Mais c’est oublier que c’est bien l’ensemble des propositions du projet de réforme Delevoye, avec les conséquences qu'elles auraient sur le système de protection sociale, qui est aujourd’hui contesté. Par les agents de la RATP, mais aussi bien au-delà.
L'avenir de la protection sociale en jeu
« Les salariés se mobilisent toujours plus facilement pour la défense de leurs intérêts immédiats. Mais, en l’occurrence, ils ont pleinement conscience que c’est l’ensemble du système, dont leur régime RATP, qui serait sapé dans ses fondements si les propositions de Jean-Paul Delavoye étaient adoptées », explique ainsi Olivier Davoise. En jeu : l'avenir de notre système de retraite et de la protection sociale solidaire.
Restera, ajoute Olivier Davoise, à donner des suites à cette première journée d’action. « Nous y travaillons en intersyndicale, et la CGT RATP y prend toute sa part. Notamment pour une participation massive des agents à la journée de grève et d'action interprofessionnelle du 24 septembre. »