Toutes les inquiétudes de la CGT sont confirmées
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Après le coup de force du gouvernement pour faire passer coûte que coûte sa loi dite « travail », des centaines de milliers de salariés, de citoyens, se sont à nouveau mobilisées ce 12 mai dans tout le pays : débats, rassemblements, débrayages et grèves, et manifestations sous haut contrôle des forces de l'ordre qui n'hésitent pas à jouer des gaz lacrymogènes, des blocages de rues jusqu'avec des grillages, et de la matraque quand ce n'est pas du Flash-Ball.
Une façon de faire comprendre à la foule indocile qu'il serait temps de se soumettre, de rentrer chez elle, et aux exigences populaires de se démettre face à celles du patronat. De même que le gouvernement, utilisant l'article 49.3, aussi constitutionnel qu'antidémocratique, congédie le débat et le vote des parlementaires.
Hier 12 mai, deux jours après le recours à l'arme du 49.3 pour forcer l'adoption du texte, la majorité gouvernementale a repoussé à l'Assemblée nationale la motion de censure votée pourtant par 246 députés.
Le projet de motion de gauche n'avait obtenu que 56 signatures au lieu des 58 signataires nécessaires, contraignant les défenseurs du droit du travail à voter la motion de droite, pour des raisons radicalement opposées à celle-ci qui réclame encore davantage de déréglementation, de flexibilité, de démantèlement de toutes les protections des salariés, de démembrement de la protection sociale, de casse des services publics.
Mais le gouvernement, qui n'a de cesse d'avancer dans les pas ultralibéraux de ses prédécesseurs, d'affirmer qu'il n'y aurait pas d'alternative, de criminaliser le mouvement social et les militants syndicaux, de tenter de faire passer des lois d'inspiration d'extrême droite comme celle sur la suppression de la nationalité, ce gouvernement, donc, a retrouvé auprès de ses « frondeurs », au-delà des pressions, son argutie habituelle : soit l'acceptation honteuse, sans débat, de cette loi scélérate qui écrase des décennies de conquête ouvrière pour le droit des salariés contre la loi du plus fort, soit l'hypothèse de pire encore. Le « changement maintenant », c'était cela.
À l'appel unitaire de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires, de l'Unef, de l'UNL et de la Fidl, salariés actifs, en formation, en demande d'emploi, ou retraités… ne s'en sont pas, pour leur part, laissé compter.
Et si plus de 70 % de la population s'opposent au projet de loi, si quelque 75 % se prononcent contre le 49.3, ce n'est pas parce que Manuel Valls, Myriam El Khomri et leurs affidées ont mal expliqué la leçon à un peuple d'illettrés, comme Emmanuel Macron le disait des salariés de Gad, à un peuple de « sans-dents », ou encore à des « gens qui n'ont rien dans le cerveau », comme l'avance un Nicolas Sarkozy contre la démarche inédite des Nuits debout née à l'issue de la mobilisation du 31 mars.
C'est au contraire qu'ils ont compris, qu'ils mesurent la régression que représente l'inversion de la hiérarchie des normes qui soumet les droits de chacun au seul rapport de forces. Et qu'ils le refusent catégoriquement.
Après la nouvelle journée de mobilisation, d'hier 12 mai, contre le projet de loi, l'intersyndicale appelle à amplifier le mouvement. Celui-ci, dans plusieurs entreprises, secteurs et branches professionnelles, s'ancre dans la durée.
Comme l'annonce la CGT, « Des secteurs professionnels ont déposé des préavis de grève, parfois reconductibles, dès le 16 mai au soir : transport routier, Aéroport de Paris, cheminots, marins, ports et docks… D'autres travaillent à de fortes mobilisations, y compris par la grève : commerce, énergie, services publics, chimie… ».
Au-delà des deux nouvelles journées de grèves et de manifestations les 17 et 19 mai prochains, la mobilisation se durcit. Car rien n'est joué, et l'avenir dépend du mouvement social tel qu'il se construit maintenant.
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