19 décembre 2018 | Mise à jour le 19 décembre 2018
Plusieurs centaines de salariés du commerce ont manifesté mercredi 19 décembre à Paris à l'appel de la CGT pour « les salaires, l'emploi et les conditions de travail » dans un secteur où « plus de 20 000 emplois » ont été supprimés ces dernières années.
Rassemblés devant le centre commercial Beaugrenelle dans le 15e arrondissement, les manifestants, parmi lesquels ont dénombrait quelques salariés des transports et des cheminots, étaient là pour réclamer des augmentations de salaire plutôt qu'une prime exceptionnelle. « On veut vivre dignement de notre travail », a résumé Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce, devant les manifestants, en les invitant dans leurs entreprises « à faire payer le taulier ». « Seule la grève pourra aboutir à des résultats », a-t-il ajouté.
Devant un cordon de CRS déployés autour du centre commercial, situé en zone touristique internationale (ZTI), le dirigeant syndical a évoqué le dispositif qui permet aux magasins d'ouvrir le dimanche et en soirée jusqu'à minuit : « Vous les voyez où les touristes étrangers ? », s'est-il exclamé.
Évoquant les « plus de 20 000 » suppressions d'emploi dans le commerce ces dernières années », Amar Lagha a affirmé que « tous ces plans sociaux » – Carrefour, Happychic, Castorama, etc. – avaient « un point commun : répondre aux doléances des actionnaires » et être « payés par l'État » grâce notamment au CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi). « Ils sont où, ces emplois », a-t-il aussi demandé en rappelant le pin's « 1 million d'emplois » de l'ancien patron du Medef, Pierre Gattaz, au moment de la mise en place du CICE.
De l'argent qui est allé « directement de la poche de l'État à la poche des actionnaires », a abondé Christine Gagnaire (CGT Carrefour), en demandant que le travail soit « revalorisé », car la prime d'activité, que le gouvernement a décidé d'augmenter pour répondre à la colère des gilets jaunes, « c'est encore le contribuable qui va la payer ».