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INDUSTRIE

Sanofi, focus sur une lutte toulousaine

21 mars 2013 | Mise à jour le 2 décembre 2016
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Sanofi, focus sur une lutte toulousaine

Le laboratoire pharmaceutique français Sanofi s'est implanté à Toulouse en 1965. Le pôle recherche et développement de la ville rose est menacé de fermeture d'ici à 2015 dans le cadre d'un vaste plan de restructuration du géant du médicament. 600 salariés, pour la plupart des chercheurs de haut vol risquent de perdre leur emploi.  Retour sur une lutte locale à l'occasion du 50e congrès de la CGT.

En septembre 2012, le laboratoire français annonce la suppression de 900 postes en France en particulier dans les pôles Recherche et Développement. Deux sites de R & D sur 9 sont concernés par la restructuration : 200 à Montpellier et 600 salariés à Toulouse. Que des départs volontaires promet la direction. La même année, le groupe pharmaceutique annonce avoir réalisé 9 milliard d'euros de bénéfices en 2011 et détrône ainsi l'indéboulonnable Total de la tête de file des entreprises du Cac 40.

Le site de Toulouse est un centre de pointe. Il dispose d'un centre de recherche spécialisé dans la recherche anti-infectieuse, la découverte de nouvelle cibles thérapeutiques, la chimie avec une chimiothèque contenant des milliers de molécules, une animalerie ultra-moderne.


Sanofi en chiffres

  • 1ère entreprise de l'industrie pharmaceutique en France
  • 28 000 collaborateurs (1/4 des effectifs mondiaux)
  • 1/3 des emplois de l'industrie pharmaceutique française
  • 49 sites répartis sur l'ensemble du territoire : recherche et développement (9 sites dont celui de Toulouse); production (26 sites); distribution (4 sites); services commerciaux et administratifs (10 sites)

La direction justifie cette restructuration par l'expiration de nombreux brevets tombant dans le domaine public et les plans d'économie gouvernementaux pénaliseraient le groupe pharmaceutique. Chris Viehbacher, directeur général du groupe, estime qu' « il n'y avait pas de plan B. » et affirme la nécessité de faire l'économie de 2 milliards d'économie d'ici à 2015 pour la bonne santé du groupe. L'opération est appelée : « Transforming 2015 ».

Pour les syndicats, ce plan est une opération financière visant à dégager plus de dividendes pour les actionnaires. Il faut dire que l'industrie pharmaceutique est l'une des plus lucratives… Pour les chercheurs en lutte, Sanofi a vendu son âme car elle n'assure plus son rôle de service aux populations.

 

Une mission ministérielle a été mise en place par le gouvernement pour analyser la situation et veiller à ce que les bonnes décisions soient prises. Mais les syndicats de Toulouse restent sceptiques voir méfiants pour la CGT. Les Sanofi sont en intersyndicale. Tous demandent la mise en place de réunions tripartites entre la direction du groupe, l'état et les syndicats. En mars dernier, première victoire pour les salariés en lutte: la Cour d'appel de Paris demande à la direction de clarifier ses intentions. Pour elle, le plan de restructuration de Sanofi est un plan social qui avance masqué, sous couvert de départs volontaires. La mobilisation des salariés est devenue populaire. La révolte des blouses blanches fait les gros titres des journaux grâce à leur célèbre haka, cette danse de lutte destinée à impressionner la direction et resserer les rangs des manifestants.