Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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L'affaire aurait pu passer sous silence, sans que ni les usagers de la gare de Magenta ni les agents et employés sur ce chantier n'aient jamais eu connaissance des risques sanitaires auxquels ils ont possiblement été exposés depuis plusieurs mois.
Seulement voilà, au cœur du mois d'août, plusieurs agents œuvrant sur le secteur de Magenta se sont plaints d'irritations oculaires et respiratoires aigües inhabituelles.
Face à l'afflux de plaintes, les syndicats CGT Cheminots et SUD Rail ont alors déposé deux droits d'alerte pour danger grave et imminent et demandé une évaluation de la qualité de l'air dans le tunnel.
Réalisé par l'Apave et publié le 3 septembre, le rapport révèle « un fort dépassement des niveaux de polluants présents dans l'ensemble de la zone qui relie les gares de Magenta et Haussmann-Saint-Lazare ».
« Nous sommes sur des valeurs explosives qui dépassent jusqu'à quatre fois les normes de référence pour toute une gamme de polluants », s'inquiète Samy Charifi-Alaoui, responsable de la CGT Cheminots Paris-Est.
Quant à la nature de ces polluants particulaires dénommés PM10 et PM2 dans le rapport de l'Apave, elle reste, à ce jour, inconnue.
« La direction prétend qu'il s'agit de poussières de ciment, mais sans nous en apporter la preuve », déplore Samy Charifi-Alaoui. Une expertise a certes été commanditée le 2 septembre dans la foulée du droit d'alerte, mais les résultats se font toujours attendre alors que, d'après le syndicaliste, ce type d'expertise aurait dû être rendue sous quarante-huit heures maximum.
Afin de déminer un potentiel scandale sanitaire et environnemental (dans le droit fil de celui du plomb de Notre-Dame de Paris), la direction de la SNCF, qui assure qu'il n'y a pas de danger, s'engage à réaliser d'importantes opérations de nettoyage afin d’éliminer les poussières particulaires et empêcher leur réenvol.
« Après le premier nettoyage, on a fait le test de la lingette, elle était noire », assure le syndicaliste. Dans cette même zone nettoyée, un conducteur de train dénonçait un manque de visibilité à 15 mètres, en raison de la forte concentration des poussières.
Bref, les mesures prises sont jugées insuffisantes par la CGT, qui réclame la fermeture des tunnels et le transfert en surface des circulations à Paris-Est. Ceci, afin de protéger les usagers et les personnels de l'exposition directe aux particules.
En vain : « Non seulement la direction refuse catégoriquement mais, en plus, elle met en demeure les agents qui ont exercé leur droit de retrait de reprendre le service sous peine de retenues sur salaire et de poursuites disciplinaires », affirme Samy Charifi-Alaoui.
L’attitude pour le moins ambigüe de la direction de la SNCF n'a pas contribué à apaiser les craintes des syndicats. Par exemple, lorsqu'elle a fait fi de son devoir d'informer et refusé de révéler le nom du cabinet auquel l'expertise a été confiée. Ou encore, lorsqu'elle a refusé de déployer un dispositif d'information à destination des usagers, sur les conditions d'accès aux gares.
Ajoutons à cela la rupture de stock de masques FFP3 (à double filtre) alors même que, d'après une note de service, cette même direction enjoignait aux personnels de porter cette protection, de se munir de chaussures de sécurité et de ne consommer ni boissons ni denrées alimentaires sur l'ensemble du chantier. « Vous comprendrez qu'il serait paradoxal de faire porter des masques aux agents et de laisser les voyageurs circuler sans aucune protection », ironise, dans son communiqué de presse, la CGT Cheminots Paris-Est.
Suite au rapport de l'Apave qui soulignait que personnels et usagers « ont été directement exposés aux poussières du chantier », les masques ont fini par être fournis aux personnels. Petit bémol : ils étaient tous périmés depuis 2017 (voir photo). De quoi alimenter les suspicions de « scandale sanitaire étouffé » qui agitent d'ores et déjà les syndicats.
Dans l'attente de clarifications et de réponses formelles à toutes ces questions, la CGT Cheminots Paris-Est a d'abord alerté l'ensemble des maires des communes concernées par la ligne E. Toujours sans réponses satisfaisantes à ses demandes de transparence totale de l'information sur la concentration particulaire dans les gares, elle a décidé de saisir le préfet de Paris.
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