22 avril 2020 | Mise à jour le 6 mai 2020
C'est l'incompréhension et la colère parmi les organisations syndicales du groupe Thales dont la direction a décidé unilatéralement de reporter versement de l'intéressement et de la participation aux salariés pour fin octobre 2020.
Incompréhension parce que la situation plus que florissante du groupe ne peut expliquer ce report, colère parce que dans ce contexte de pandémie, l'ensemble des organisations syndicales ont signé le 26 mars un accord groupe sur la mise en œuvre au sein de Thales de nombreuses mesures pour faire face à l'épidémie de Covid-19 qui « demande beaucoup d'efforts aux salariés par des concessions en termes de CP, JRTT, rémunération, mais aussi en termes de conditions de travail difficiles ainsi que de prises de risques (pour celles et ceux travaillant notamment sur sites). De plus, la mise en place de l'activité partielle s'accompagne pour le plus grand nombre d'une perte de revenu. »
Des concessions, des efforts négociés et acceptés par l'ensemble des organisations syndicales qui se félicitent du dialogue social. « Cette décision d'ajourner le versement de l'intéressement et de la participation ne peut que nuire à tout cela ! Nuire à la cohésion, l'esprit d'équipe, la solidarité, et la motivation de tous. De plus elle hypothèque une relation sociale que la période exigerait comme sereine », avertissent la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et la CFTC qui demandent au PDG de Thales de revenir sur cette décision.
Accord signé le 26 mars, bafoué le 30
Au-delà de cette question de l'intéressement et de la participation, les syndicats s'inquiètent aussi de la mise en œuvre de l'accord du 26 mars.
En effet dès le 30 mars 2020 « nous observons dans tout le groupe des pressions exercées au niveau des établissements pour remettre en route l'outil de production, bien avant la sortie du confinement et à l'encontre de l'accord (…) sur des activités non critiques et non vitales pour le pays en ce moment, tant en termes de besoins pour les citoyens que de sécurité », déplorent les syndicats qui là encore, dans une lettre ouverte aux dirigeants du groupe avertissent : « si vous maintenez ce cap, vous, Thales, prenez la responsabilité d'exposer les salariés et leur famille. Ceci est incohérent, voire irresponsable. Les relances d'activités progressives et la montée en phase doivent être revues à la baisse et décalées dans le temps et rester conformes à l'accord Groupe, c'est-à-dire ne concerner que les activités critiques et vitales. »