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Fret ferroviaire

Train des primeurs : dernier trajet

10 août 2024 | Mise à jour le 10 août 2024
Par | Photo(s) : RAYMOND ROIG / AFP
Train des primeurs : dernier trajet

Locomotive emblématique du plan de relance du Fret ferroviaire porté par la CGT-Cheminots, le fameux train des primeurs ne devrait plus circuler jusqu'à son remplacement, en 2026, par un modèle de transport combiné rail-route, qui peine à trouver preneurs parmi les acteurs du secteur privé.

Promise à la privatisation depuis juillet 2023, ainsi que 22 autres dessertes de Fret Sncf, la ligne Perpignan-Rungis n'a toujours pas trouvé de candidats à sa reprise par des opérateurs du secteur privé. Et pour cause : la vétusté des 34 wagons frigorifiques nécessiterait quelque 25 millions d'euros d'investissement  pour leur rénovation. Or, Fret Sncf n'a ni les moyens financiers, ni la volonté politique de supporter des tels investissements.

Du rail à l'autoroute ferroviaire…

Considéré comme déficitaire et obsolète, le modèle de transport marchandises basé sur le chargement-déchargement de quai à quai de Perpignan au Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, devrait être remplacé par une ligne de transport combiné, rail-route (ou autoroutes ferroviaires). Afin d'attirer des exploiteurs de cette future ligne, dont la relance est espérée au mieux d'ici 2026, un appel à manifestation d'intérêt (AMI) a été lancé le 24 mai dernier par le ministère des transports, qui a exclu la participation de Fret Sncf à cet AMI.

Un plan de discontinuité pour continuer de libéraliser le secteur des transports ferroviaires

A toutes ces difficultés, s'ajoutent les menaces agitées depuis juin 2023 par Bruxelles. Notamment celle d'infliger à Fret Sncf de lourdes sanctions financières pour aides illégales (5,3 milliards d'euros) perçues entre 2007 et 2019. Menaces soldées en 2023 par le ministère des transports au moyen d'un plan de discontinuité censé éviter la liquidation de Fret Sncf et le remboursement impossible de sa dette. Or, ce plan acte de facto le démantèlement de Fret Sncf et son remplacement par une nouvelle société de droit privé.Vent debout contre cette énième étape de libéralisation du secteur public des transports ferroviaires, la CGT Cheminots reste fortement mobilisée pour la défense du transport public sur rail. Une stratégie de la constance qui lui a permis, depuis des années, de rallier à sa cause les écologistes et défenseurs de l’environnement.

Un train contre 25 000 camions par an

Fort de la bataille de 2019 qui s'était soldée par la remise en circulation du train des primeurs en octobre 2021 et fort, aussi, des résultats des urnes législatives de juillet qui ont désavoué la logique gouvernementale de libéralisation du secteur, à l'œuvre depuis 2017, le syndicat s'est appuyé sur les nouveaux élus du NFP (Nouveau Front populaire) afin qu'ils s'engagent à soutenir cette revendication phare : la relance du train Perpignan-Rungis. Plus qu'un symbole, une nécessité, quand on sait que cette seule desserte a pour équivalent carbone 25 000 camions supplémentaires par an, circulant sur des axes routiers déjà saturés et hautement polluants. « Ce qui anéantit l'objectif de neutralité carbone à atteindre d'ici 2050 », souligne un élu CGT de Fret-Sncf.

La CGT mobilisée

En s'appuyant sur le cas emblématique du train des primeurs, la CGT Cheminots compte dynamiser sa campagne nationale de lutte contre la privatisation et contre la libéralisation du transport ferroviaire. « Un moyen extraordinaire pour répondre aux différents enjeux actuels en termes écologiques, économiques, et sociaux », souligne-t-elle dans son communiqué conviant la presse, le 3 septembre à Paris, à une conférence où seront dévoilés les grands axes de sa stratégie de relance du fret ferroviaire.