Le traité de libre-échange avec le Canada devant l’Assemblée
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25 % sur l'acier et 10 % sur l'aluminium. Les futures nouvelles barrières douanières annoncées par le président américain, Donald Trump, ont suscité de vives réactions chez les partenaires commerciaux de l'oncle Sam et questionnent les syndicats.
Peu après l'annonce, l'Union européenne menaçait déjà les États-Unis de représailles. « Je regrette son choix (…), mais l'Europe doit se défendre et va se défendre », a réagi Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avant d'évoquer des contre-mesures tarifaires sur les jeans Levi's, le bourbon, et les Harley-Davidson.
Ces contre-mesures européennes sont « prêtes depuis un certain temps » et conformes aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, expliquait à l'AFP Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne. 4 % des importations américaines d'acier provient d'Allemagne. Quant à la France, elle exporte outre-Atlantique 5 % de sa production. Mais la moitié des importations américaines d'acier proviennent de quatre pays : Canada, Brésil, Corée du Sud, et Mexique. Bien qu'elle fasse figure de Petit Poucet face à ces quatre pays, en termes d'exportations d'acier, la Chine s'est également jointe au concert de critiques internationales.
Face aux critiques de ses homologues européens, le président Trump a enfoncé le clou en évoquant, sur Twitter, la possibilité de répondre aux contre-mesures européennes par des contre-contre-mesures sur l'automobile.
C'est que comme souvent, les détails du projet douanier de Donald Trump arrivent au compte-goutte. Après l'annonce retentissante du taux de la barrière douanière sur l'acier et l'aluminium que le président entend mettre en place cette semaine, ses conseillers assurent le service après-vente. Ce projet est « une décision générale qui ne souffrira pas d'exemption » confiait, vendredi, à l'AFP, un responsable américain sous couvert d'anonymat. Confidence confirmée, par Wilbur Ross, secrétaire américain au commerce. « Je ne l'ai (Donald Trump) pas encore entendu décrire des exemptions particulières », expliquait-il récemment sur la chaine américaine ABC.
Aucun pays ne sera donc exempté de cette barrière douanière, pas même le voisin canadien, membre de l'Alena, l'association de libre-échange nord-américain, qui compte parmi les principaux exportateurs d'acier vers les États-Unis.
Le syndicat nord-américain de la sidérurgie, USW, a loué, dès jeudi, les annonces de Donald Trump. La production métallurgique américaine a en effet, explique le syndicat, « été décimée » au cours des dernières années. Aux États-Unis, 10 hauts-fourneaux ont fermé depuis 2000, tandis que les importations d'acier ont « continué de bondir, avec une augmentation de 15 % en 2017. »
USW espère ainsi voir revenir sur le sol américain les emplois perdus, et appelle à la restauration, dans le secteur, « d'une économie de marché assurant la possibilité pour les producteurs domestiques d'obtenir un retour équitable sur les investissements humains et matériels et de contribuer à la puissance de (leur) nation. »
« Le Canada n'est pas le problème », relève cependant le syndicat, dont les membres se trouvent des deux côtés de la frontière, « toute solution doit exempter la production canadienne », continue l'USW.
Ce nouveau contexte suscite une réflexion chez les syndicalistes européens et français sur la production et le commerce de l'acier. La situation de la métallurgie américaine n'est pas sans écho en France où la suspension pour six ans de l'activité dans les hauts-fourneaux de Florange en 2012 reste dans les mémoires. Philippe Verbeke, animateur pour la filière sidérurgie à la CGT Métallurgie, précise : « nous sommes pour un commerce équitable avec des règles identiques pour tous et non pour des mesures de protection qui faussent de manière avérée les règles de concurrence pour avantager un pays au détriment d'un autre. »
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